Le président d'Andicat (1), Gérard Zribi, revient de nouveau à la charge, dans une lettre adressée le 24 janvier au ministre de la Solidarité, Xavier Bertrand, pour obtenir une aide systématique et pérenne à l'emploi en milieu ordinaire des travailleurs orientés vers (ou sortant de) un ESAT (établissement ou service d'aide par le travail). Car la réponse à un précédent courrier que lui a faite le 18 janvier Jean Gaeremynck, délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle, si elle comporte une mesure nouvelle et « intéressante », ne lui donne pas encore satisfaction.
Le haut fonctionnaire lui annonce en effet la création, par l'Agefiph, d'une aide forfaitaire de un an à tout employeur embauchant un travailleur handicapé sortant d'un ESAT ou d'une entreprise adaptée (voir ce numéro, page 15). Le temps de faire reconnaître la lourdeur du handicap du salarié. Il refuse par ailleurs toute automaticité entre la provenance ou la nature du handicap du travailleur et la reconnaissance de la lourdeur de ce handicap, le pari de la loi du 11 février 2005 étant qu'un bon aménagement du poste de travail peut lui permettre d'être « tout aussi performant qu'un travailleur valide ».
Ce raisonnement « n'est pas adapté aux travailleurs d'ESAT, dont 93 % sont des handicapés mentaux ou psychiques », défend Gérard Zribi. Les aménagement environnementaux n'ont pas d'incidence sur leur productivité. Par ailleurs, ajoute-t-il, le seul fait de leur orientation en ESAT atteste de la lourdeur de leur handicap.
Andicat demande donc une aide automatique et pérenne, seul support efficace à ses yeux pour permettre le passage du milieu protégé vers le milieu ordinaire, que tout le monde souhaite encourager.
(1) Andicat : 1, avenue Marthe - 94500 Champigny-sur-Marne - Tél. 01 45 16 15 15.