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Sans hausse du pouvoir d'achat des prestations et des minima sociaux, leurs titulaires risquent de passer sous le seuil de pauvreté, alerte l'OFCE

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« L'indexation des prestations familiales, du minimum vieillesse [devenu allocation de solidarité aux personnes âgées] et du revenu minimum d'insertion sur le revenu médian devrait être une des priorités de la politique sociale. » C'est ce que conclut une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) rendue publique le 16 janvier (1), qui examine l'évolution du pouvoir d'achat de ces prestations.

En effet, au 1er janvier 2008, la revalorisation - en fonction du montant de l'inflation - des prestations familiales et des minima sociaux s'est révélée « peu généreuse », constate l'étude : 1,6 % pour le revenu minimum d'insertion (RMI), 1,1 % pour l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et les pensions de vieillesse du régime général et 1 % pour les prestations familiales. Ce, alors même que l'inflation a été de 2,6 % en glissement en 2007. Parallèlement, « le gouvernement a augmenté de 3,4 % le plafond de la sécurité sociale [pour 2008], censé refléter la hausse moyenne des salaires ».

Que peut-on en déduire ? Que « la stagnation du pouvoir d'achat des prestations est une politique de long terme en France », regrette l'OFCE. En effet, durant les dix dernières années, la base mensuelle de calcul des allocations familiales (BMAF), qui permet de calculer le montant des prestations gérées par les caisses d'allocations familiales, a « légèrement diminué en pouvoir d'achat [- 1,9 %], les gouvernements successifs ayant pris l'habitude de minorer quelque peu l'indexation ». Dans le même temps, le pouvoir d'achat du salaire moyen aura, lui, augmenté de 14 %. Même constat pour le RMI, dont le pouvoir d'achat a connu une légère hausse jusqu'en 2001, pour diminuer depuis. Quant à l'ASPA, elle a connu une « évolution un peu plus favorable », avec une hausse du pouvoir d'achat de 0,2 % en dix ans et de 3 % en 24 ans.

« La stagnation du pouvoir d'achat des prestations signifie que celles-ci diminuent constamment par rapport au revenu médian des ménages et donc par rapport au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian », estime l'OFCE. A titre d'exemple, les allocations familiales ont perdu 24,5 % de leur valeur relative depuis 1984 et il faudrait « les augmenter de 33 % pour qu'elles retrouvent leur niveau relatif de 1984 ». En outre, au moment de sa création en 1988, le RMI valait 34,9 % du revenu médian, contre 30 % en 2007 (soit une baisse relative de 14 %). Conséquence : le titulaire du RMI qui a droit à l'allocation logement vit aujourd'hui en dessous du seuil de pauvreté. L'allocation de solidarité aux personnes âgées a suivi la même trajectoire : elle est passée de 52 % du revenu médian en 1984 à 42,5 % en 2007, soit une perte de 18 % en niveau relatif. Certes, le gouvernement a annoncé qu'il revaloriserait la prestation de 25 %, mais cela ne fera que la ramener à son niveau de 1984, soutient l'OFCE. L'urgence est donc de mise puisque si, en 2007, le bénéficiaire de l'ASPA - si l'on tient compte de l'allocation logement - percevait environ 61,6 % du revenu médian, soit légèrement plus que le seuil de pauvreté, « il passera en dessous de ce seuil en 2009 » si son pouvoir d'achat n'est pas augmenté.

Notes

(1) Prestations et minima sociaux : la peau de chagrin... - Henri Sterdyniak - Disponible sur www.ofce.sciences-po.fr.

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