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Fadela Amara présente les grandes lignes du plan en faveur des banlieues proposé à Nicolas Sarkozy

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La secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, Fadela Amara, a exposé le 22 janvier à Vaulx-en-Velin (Rhône), devant une assemblée composée majoritairement de responsables associatifs, les grandes lignes du plan en faveur des banlieues qu'elle a proposé au président de la République. Sans entrer toutefois dans le détail ni chiffrer le coût des mesures qu'elle souhaiterait voir mises en place dans les quartiers difficiles. Il faudra ainsi attendre le discours de Nicolas Sarkozy, le 8 février, pour non seulement avoir des précisions sur le contenu du plan - rebaptisé « Espoir-banlieue » - mais aussi pour savoir quels moyens lui seront accordés.

Fadela Amara a plaidé tout d'abord pour « une nouvelle gouvernance » de la politique de la ville, dont le « pivot » serait le « tandem préfet-maire », le mieux placé pour « faire du «sur mesure» en fonction des besoins des populations et des territoires ». Partisane du passage à « la culture du résultat et de l'évaluation » dans les quartiers, la secrétaire d'Etat a souhaité, en outre, la mise en place d'« indicateurs précis et ciblés, suivis au plus haut niveau par un conseil interministériel des villes réformé, réuni régulièrement, en présence de tous les ministres concernés, au moins deux fois par an ». Insistant sur le rôle « pivot » des associations, elle a également indiqué qu'elle se « battrait » pour qu'elles « puissent travailler dès cette année sans peur du lendemain, avec des conventions pluriannuelles d'objectifs, des financements sécurisés et des systèmes d'avances sur subventions qui évitent les agios bancaires ».

La secrétaire d'Etat a par ailleurs réaffirmé sa volonté de cibler l'effort public sur les quartiers prioritaires, « pour éviter le saupoudrage des crédits ». Elle propose à cet égard de « ne travailler que sur deux niveaux de territoires » : au premier niveau, « les quartiers les plus difficiles, une centaine environ, qui nécessitent de la réparation et du suivi » et au second, « les quartiers qui rencontrent des fragilités et dans lesquels il faut faire de la prévention » (1).

Sur le fond, Fadela Amara souhaite engager « une véritable rénovation sociale des quartiers » de la politique de la ville, en agissant dans trois directions. Première « priorité » : l'emploi, la formation des jeunes et la lutte contre les discriminations. La secrétaire d'Etat proposera dans ce cadre « un programme visant à créer et accompagner en cinq ans 20 000 entreprises nouvelles dans les quartiers » ainsi que « des dispositifs précis pour créer plus de 45 000 emplois en trois ans et réduire dans le même temps de 40 % le chômage des jeunes en banlieue ». Elle proposera également à Nicolas Sarkozy « des actions ambitieuses et innovantes en faveur de la garde d'enfants à domicile dans les quartiers », pour permettre à toutes les mères de famille de travailler et « créer 2 500 emplois en trois ans » pour celles qui veulent valoriser leurs acquis et leurs expérience.

Deuxième priorité affichée : l'éducation. Fadela Amara souhaite pérenniser les dispositifs de réussite éducative, créer un dispositif de repérage des jeunes en situation de décrochage scolaire ou encore développer les expériences d'« écoles de la seconde chance ». Elle plaide également pour la généralisation du tutorat et la création de banques de stages dans les collèges et les lycées prioritaires.

Troisième et dernier volet : le désenclavement des quartiers. « Je propose que, au-delà des lignes de tram ou de bus à construire, les initiatives menées par les maires ou les associations pour désenclaver leurs quartiers, qu'il s'agisse de baisses de tarifs, d'augmentation des rotations ou de création de moyens de transport alternatifs, soient soutenues et encouragées », a déclaré la secrétaire d'Etat, sans plus donner de détails une fois encore.

« Toutes ces propositions n'ont de sens que si l'on engage une véritable réforme de la fiscalité locale, avec davantage de solidarité partagée », a-t-elle conclu, plaidant pour que soit engagée « avec les élus une réflexion sur la question de la solidarité financière entre les communes ».

A noter : le même jour, sur l'antenne de France Info, Christine Boutin s'est, une fois de plus, démarquée des propos de Fadela Amara au sujet du plan banlieue. Comme on lui demandait son sentiment sur les objectifs chiffrés avancés par la secrétaire d'Etat, la ministre du Logement et de la Ville a estimé que celle-ci avait « manqué peut-être d'un peu de prudence ». « Moi, vous ne m'avez jamais entendu chiffrer », a-t-elle poursuivi. « Le temps des effets d'annonce, c'est terminé. »

Notes

(1) S'exprimant quelques heures plus tard sur France 2, Fadela Amara a parlé de 100 à 200 quartiers retenus pour le plan « Espoir-banlieue », précisant que le chiffre exact n'était « pas encore arrêté ».

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