Au moment de la réforme des aides sociales aux étudiants lancée par Valérie Pécresse et en attendant que se précisent les propositions du nouveau rapport Anciaux sur le logement, attendu pour la fin du mois, les étudiants prennent l'initiative sur l'amélioration de leurs conditions de vie. La FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) a, le 16 janvier, remis au président de la République son « livre blanc des oeuvres universitaires » (1), qui émet une série de propositions pour revaloriser les prérogatives des CROUS (centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires).
Ces derniers, estime-t-elle, devraient être de « véritables portails du logement étudiant », capables d'orienter les demandeurs vers le parc public ou vers des logements du parc privé labellisés. Les allocations personnalisées au logement et les allocations de logement sociales devraient, selon la fédération, être versées par les CROUS. Pour atteindre les objectifs du plan Anciaux lancé en 2004, ajoute la FAGE, les fonds dégagés pour sa mise en oeuvre doivent non seulement être suffisants, « mais aussi utilisés de manière efficace ». Un objectif partagé par l'UNEF (Union nationale des étudiants de France) (2), selon qui « les engagements pris en 2004 par les pouvoirs publics n'ont pas été tenus », à cause d'un « manque cruel de moyens », du manque de terrains et du détournement d'une partie des subventions publiques qui « ne servent pas à la réalisation de logements publics du CROUS ». Pour y remédier, il faudrait notamment, selon l'UNEF, « engager le gouvernement dans un plan pluriannuel de financement qui [atteigne] les objectifs fixés » (5 000 logements sociaux étudiants construits par an et 7 000 réhabilités sur dix ans) et réserver aux CROUS les aides publiques afin de permettre « de garantir une attribution sociale des logements étudiants ».
Dans son « livre blanc », la FAGE émet par ailleurs plusieurs propositions pour améliorer les aides directes, la réforme engagée ne répondant qu'à une partie de ses attentes. Elle souhaite une simplification de ces aides qu'elle veut voir versées par les CROUS, mais aussi une allocation de rentrée étudiante et un lissage des effets de seuil. Les bourses sur critères sociaux ne représentant que le tiers des 4 milliards investis dans les aides sociales versées aux étudiants, la fédération demande une répartition plus redistributive et plus équitable passant par la suppression de la demi-part fiscale et l'introduction d'une déductibilité des revenus parentaux... Si la circulaire sur les nouvelles modalités de calcul des bourses n'est pas encore parue, l'UNEF conteste d'ores et déjà la suppression de certains critères (handicap, enfants à charge de l'étudiant, étudiant à charge d'un parent isolé) qui « permettaient d'adapter le montant de la bourse en fonction de la situation propre de l'étudiant ». Elle craint que ces mesures n'aient pour effet de diminuer « sensiblement » l'aide perçue par certains.
La FAGE demande également que tout étudiant puisse avoir accès à un service social. Dans cet objectif, les postes et crédits des services sociaux universitaires devraient, selon elle, être transférés vers les CROUS et les assistants sociaux devraient assurer des permanences dans les principaux sites d'études. Autre volet abordé par la FAGE : la médecine préventive. Elle réclame un « opérateur public unique de médecine préventive au sein du réseau des oeuvres », l'instauration d'une visite médicale obligatoire dès la première année, une augmentation « significative » de la part de l'Etat dans le financement de la prévention sanitaire et le développement de consultations spécialisées (gynécologie, addictologie, soutien psychologique...).
(1) FAGE : 5, rue Frédérick-Lemaître - 75020 Paris - Tél. 01 40 33 70 70.
(2) UNEF : 119, boulevard de la Villette - 75019 Paris -Tél. 01 42 02 25 55.