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Le gouvernement s'engage à donner en 2008 un statut spécifique aux communautés Emmaüs

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Un an après la disparition de l'abbé Pierre (1), le mouvement Emmaüs France (2) a, le 22 janvier, déposé une plaque à sa mémoire au 32, rue des Bourdonnais, dans le Ier arrondissement de Paris (3). Là où, dans un ancien entrepôt de grand magasin, l'association fut installée par son fondateur durant l'hiver 1954. « Aujourd'hui encore, le mouvement Emmaüs France, fort de ses 250 groupes, de ses 4 000 compagnons, 3 500 salariés et 8 000 bénévoles, continue de porter les valeurs et de poursuivre les combats qui sont les siens depuis près de 60 ans », a écrit, le même jour, Emmaüs France dans une interpellation remise aux députés et aux sénateurs. Un appel dans lequel l'association demande de ne pas oublier que la misère « ne se gère pas mais qu'elle se combat » et exhorte les élus à agir. Dans le domaine de l'hébergement et du logement, de l'emploi, de l'accueil des migrants et de la lutte contre le surendettement, le texte rappelle toutes les actions prioritaires à entreprendre pour prévenir et réduire les situations d'exclusion.

Par ailleurs, l'association revient sur son souhait de voir « pérenniser ce modèle original d'accueil, de vie et de travail qu'est le modèle communautaire Emmaüs », où les compagnons vivent de leur travail sans être salariés. Et demande très concrètement que « soit reconnu juridiquement, en 2008, le statut des compagnons des communautés Emmaüs ». Malgré les différentes démarches entreprises par l'abbé Pierre et les responsables de l'association auprès des pouvoirs publics, cette requête n'avait pour l'instant jamais abouti. Seul un arrêt de la Cour de cassation en mai 2001 (4) avait admis que la personne qui intégrait la communauté Emmaüs en qualité de compagnon ne pouvait pas être liée à cette association par un contrat de travail, et n'avait donc pas le statut de salarié.

Reconnue par la Haute Juridiction, la spécificité de ce modèle d'accueil le sera-t-elle aussi par les pouvoirs publics ? C'est en tout cas ce que promettent pour l'année 2008 Xavier Bertrand, ministre du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité, et Martin Hirsch, Haut Com-missaire aux solidarités actives contre la pauvreté, qui précisent avoir installé à cette fin un groupe de travail auquel les représentants du mouvement sont invités à participer. « Si cela nécessite une disposition législative, elle sera proposée au Parlement, explique le cabinet du Haut Commissaire. Près de 60 ans après la création de la première communauté, un cadre approprié pourra être adopté, respectueux de l'indépendance des communautés et protecteur pour leurs compagnons », se félicite-t-il.

Notes

(1) Voir ASH n° 2491 du 26-01-07, p. 40.

(2) Emmaüs France : 179 bis, quai de Valmy - 75010 Paris - Tél. 01 46 07 51 51.

(3) La Fondation Abbé-Pierre édite, de son côté, un « Livre d'or » rassemblant des témoignages de sympathie à l'abbé Pierre - Editions Embrasure/DDB - 19 € .

(4) Voir ASH n° 2216 du 25-05-01, p. 7.

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