Avec 3 503 000 bénéficiaires à la fin décembre 2006 (et un total de 6,4 millions de personnes couvertes, soit 10 % de la population française), le nombre des allocataires de minima sociaux diminue de 10 000 en un an. Ce recul de 0,3 % vient après trois années d'augmentation (1). Il ne touche pas encore les départements d'outre-mer et recouvre des évolutions contrastées selon les minima.
C'est d'abord l'effectif des titulaires du RMI (revenu minimum d'insertion) qui a baissé en un an de 0,8 %. Régime agricole inclus, il compte 1 278 000 bénéficiaires à la fin 2006. Deuxième groupe en diminution : celui des chômeurs de longue durée qui touchent l'allocation de solidarité spécifique (ASS). Il représente 393 000 personnes à la fin 2006, soit 2,1 % de moins en un an, alors que la hausse avait été de 8,6 % en 2005. L'amélioration du marché du travail et l'activation des dispositifs d'emplois aidés ont évidemment joué dans ce double reflux. Cependant, la diminution des bénéficiaires de l'ASS est plus que compensée par le bond des titulaires de l'allocation équivalent retraite (AER) de remplacement, attribuée aux chômeurs de moins de 60 ans ayant déjà 160 trimestres de cotisations. Avec 60 100 personnes concernées, la hausse est de 44,8 % en un an. Le total ASS + AER progresse de 2,3 %. Il n'y a donc pas encore d'embellie pour les chômeurs de longue durée vivant des minima sociaux.
Le contingent des bénéficiaires de l'allocation d'insertion, qui va aux détenus libérés, aux demandeurs d'asile... (relayée par l'allocation temporaire d'attente à partir du 16 novembre 2006) est une nouvelle fois en fort recul. 22 500 personnes la percevaient à la fin 2006 (- 34,9 %).
Côté personnes âgées, l'effectif des titulaires de l'allocation supplémentaire vieillesse (598 500) continue de décroître, du fait de l'amélioration des droits à pension des nouveaux retraités, mais à un rythme moins soutenu que dans la période précédente (- 1,8 % sur un an). Logiquement, l'allocation veuvage, destinée à disparaître, voit son petit groupe de bénéficiaires fondre (6 100 personnes et -7,5 %).
En revanche, toujours plus nombreuses sont les personnes qui perçoivent l'AAH (allocation aux adultes handicapés) : elles étaient 804 000 à la fin 2006. Mais le rythme d'augmentation continue de fléchir (0,4 %, contre 1,9 % en 2005), le mouvement s'expliquant surtout par des raisons démographiques, les classes les plus nombreuses d'après-guerre passant progressivement le cap des 60 ans. Le nombre de bénéficiaires de l'allocation supplémentaire d'invalidité (111 400 personnes) diminue, lui, de 1,1 %, rompant la tendance à la hausse enregistrée depuis l'an 2000.
Enfin, l'effectif des personnes assurant seules la charge d'un enfant né ou à naître et percevant l'allocation de parent isolé (API) continue de croître. Il grimpe à 217 500, avec une nouvelle hausse de 5,5 %, qui reflète l'augmentation continue des familles monoparentales et précaires.
(1) « Les allocataires des minima sociaux en 2006 » - DREES - Etudes et résultats n° 617 -Disp. sur