Les premières expériences du « contrat social multipartite », projet pilote lancé par le Conseil de l'Europe en février dernier (1) dans le cadre de sa « plateforme européenne de dialogue sur les initiatives éthiques et solidaires », ont porté leurs fruits. Une dizaine de familles surendettées ont bénéficié pendant près de un an d'un accompagnement qui rompt avec « l'assistance traditionnelle » pour mettre l'accent sur la coresponsabilité et le partenariat.
Selon le bilan dressé le 18 décembre par l'organisation européenne au terme de ces premiers contrats, trois des ménages concernés ont pu effacer leurs dettes. Pour autant, la reconquête de la citoyenneté a été l'effet le plus mesurable de cette démarche qui ne visait pas seulement le « bien-être économique » mais aussi la réinsertion par des actions qui visent à redonner aux personnes concernées leur place d'acteurs dans la société, à favoriser leur développement personnel et familial. Les premiers bénéficiaires ont d'ailleurs annoncé leur décision de créer une association pour prolonger les liens de solidarité générés par l'opération.
Devant ces résultats jugés positifs, le Conseil de l'Europe a décidé d'étendre l'expérimentation. Le 18 décembre, le « contrat social multipartite » a été renouvelé dans le cadre d'un nouveau projet, cette fois destiné à dix chômeurs de longue durée en fin de droits, qui seront parrainés par les premiers bénéficiaires. Adapté à ce public, le contrat met autour de la table les mêmes partenaires, dont l'association Cresus pour l'accompagnement sur le plan juridique, Humanipsy pour le soutien psychologique, Caritas, la ville de Strasbourg et le département du Bas-Rhin, auxquels viennent s'ajouter des entreprises et des salariés impliqués dans un tutorat. Il prévoit une première phase de reprise de contact avec le monde du travail, suivie d'une préparation à l'insertion et du retour effectif à l'emploi. Outre ce nouveau projet, le Conseil de l'Europe souhaite désormais ouvrir cette expérience « à grande échelle » et dans d'autres Etats membres.
(1) Voir ASH n° 2498 du 16-03-07, p. 34 - Voir également le site du Conseil de l'Europe :