« Le paysage socio-sanitaire de la maladie d'Alzheimer a considérablement évolué pendant la période 2003-2007 » et les deux plans, lancés en 2001 et 2004, ont « créé une dynamique que peu de pays connaissent ». La Fondation Médéric-Alzheimer a choisi de donner un ton résolument optimiste au bilan qu'elle réalise, après quatre enquêtes annuelles, sur l'évolution de la prise en charge et de l'accompagnement des malades et de leurs aidants familiaux (1). Même si elle souligne que les progrès accomplis ne sont pas homogènes sur le territoire et si l'on sait par ailleurs que l'offre reste encore très inférieure aux besoins.
Entre 2003 et 2007, le nombre de lieux d'information gérontologiques (CLIC, coordinations gérontologiques...) est en croissance de 61 % (et de 23 % si on les rapporte à la population des plus de 75 ans). Le nombre de lieux de diagnostic et de suivi thérapeutique (consultations mémoire, centres de ressources et de recherche, services hospitaliers spécialisés...) a, lui, augmenté de 35 %, en passant de 476 à 643. Le taux d'équipement en consultations mémoire labellisées évolue de 4,6 à 7,1 pour 100 000 personnes âgées.
Les accueils de jour identifiés sont multipliés par quatre et passent de 187 en 2003 à 741 en 2007. La capacité d'accueil est multipliée par 3,4 (5 297 places en 2007). Enfin, le taux d'équipement triple en grimpant de 33 places pour 100 000 personnes de 75 ans ou plus à 107. Les chiffres restent néanmoins modestes, certains départements n'ayant encore qu'un seul accueil de jour. Or l'utilisation d'un tel équipement ne peut être, par définition, que locale. L'offre d'autres activités de soutien aux personnes malades s'accroît de 30 % en deux ans.
L'ouverture des établissements d'héber-gement pour personnes âgées s'améliore également. Alors que leur nombre total est resté à peu près stable, la proportion de ceux qui acceptent des malades Alzheimer passe de 54 % à 63 % (6 276 sont donc accessibles). C'est un effet de la médicalisation croissante des maisons de retraite. Cependant, plus nombreux sont les établissements qui posent des limites à l'accueil des personnes fugueuses ou ayant des comportements agressifs.
Le progrès le plus spectaculaire concerne l'aide aux aidants, qui est multipliée par 13. Les structures qui organisent des actions à leur égard (accueil, permanence téléphonique, réunions, échanges, soutien psychologique...) passent de 282 à 1 946, avec près de 6 000 activités proposées. Enfin, les activités communes aux malades et aux aidants familiaux se développent (+ 85 %), mais restent peu nombreuses (1 272 recensées sur le territoire). Elles portent moins désormais sur des visites au domicile ou des groupes de parole que sur des activités ludiques (fêtes, sorties...).
(1) La Lettre de l'Observatoire des dispositifs de prise en charge et d'accompagnement de la maladie d'Alzheimer n° 5 - 30, rue de Prony - 75017 Paris - Tél. 01 56 79 17 91 - Disponible sur