« Le pouvoir d'achat des retraités de nouveau amputé. [...] Les retraités une fois de plus laissés pour compte. » La déception de la Confédération française des retraités est partagée par toutes les organisations concernées par la revalorisation de 1,1 % des retraites au 1er janvier 2008 (voir ce numéro page 5).
La déconvenue est d'autant plus vive que l'exposé des motifs de la réforme des retraites de 2003 indique que « tous les retraités doivent pouvoir bénéficier d'une garantie du pouvoir d'achat de leurs pensions », rappelle Janine Dujay-Blaret, vice-présidente du CNRPA (Comité national des retraités et personnes âgées). Or l'augmentation est inférieure à l'inflation enregistrée pour 2007 et attendue pour 2008. Cette perte de pouvoir d'achat s'ajoute à celle des périodes précédentes, que l'organisation avait déjà chiffrée à 10 % pour les années 1994 à 2004. Pour sa part, la CGT et son union de retraités indiquent que le mécanisme d'indexation sur les prix et non sur les salaires a déjà fait perdre aux pensions du régime général 22 % par rapport au SMIC et 16 % par rapport au salaire moyen.
Certes, note l'organisation syndicale, le ministre Xavier Bertrand a fait une « petite ouverture » en admettant qu'il faudra débattre « des modalités et des critères » de revalorisation des pensions et des salaires retenus pour le calcul des pensions. Mais en attendant, « le compte n'y est pas ! ».
« Ce n'est pas d'un coup de pouce dont ont besoin les 13 millions de retraités, mais d'une forte poussée », estime aussi le CNRPA, qui ajoute : « Le développement de la protection sociale, particulièrement des régimes de retraite par répartition, a été un facteur déterminant de progrès pour que la vieillesse ne soit plus, comme naguère, synonyme de pauvreté. L'allongement de l'espérance de vie en bonne santé » n'a de sens que si les retraités « peuvent compter sur des ressources stables et pérennes pour bâtir leurs projets de vie. »