En ouvrant, le 17 décembre, la première réunion de négociations avec les partenaires sociaux sur les rémunérations et le pouvoir d'achat des fonctionnaires, Eric Woerth a annoncé son intention de mettre en place dès 2008 une garantie individuelle du maintien du pouvoir d'achat du traitement indiciaire.
Selon le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, sur la période 2001-2005, 83 % des agents de la fonction publique ont bénéficié d'une évolution de leur traitement indiciaire au niveau de l'inflation ou supérieure à l'inflation. 20 % ont même profité d'une augmentation de leur traitement brut de plus de 17 %, a-t-il assuré. 17 % des agents, en revanche, on vu leur traitement « progresser moins vite que l'inflation malgré leur ancienneté et les revalorisations du point [d'indice] Fonction publique. » Une situation qui « n'est pas acceptable », a affirmé Eric Woerth, qui estime pour autant qu'une mesure générale de revalorisation du point d'indice « n'est pas le correctif adapté à cette situation. Elle ne corrige pas la dispersion constatée des gains et pertes de pouvoir d'achat du fait de son caractère uniforme, alors même que 83 % des agents enregistrent des progressions de pouvoir d'achat du traitement indiciaire parfois très significatives pour certains d'entre eux ». Le ministre a également écarté « une remise à niveau pour les 17 % «perdants» par la seule augmentation de la valeur du point [qui] aurait un coût excessif ».
Pour Eric Woerth, la solution consiste donc en la mise en place d'« un mécanisme permanent de garantie permettant de cibler spécifiquement la situation des agents ayant perdu du pouvoir d'achat sur leur traitement ». Le ministre a donc proposé aux partenaires sociaux une garantie individuelle qui viendra en complément de l'ancienneté et des mesures générales d'augmentation du point d'indice. Elle portera sur l'évolution du traitement indiciaire (le coeur de la rémunération des fonctionnaires), sans prendre en compte les primes et les heures supplémentaires. Ce complément financier, « dont le montant couvrira exactement l'écart entre l'évolution du traitement et celle de l'inflation sur la période de référence » (2001-2005), sera pris en compte pour la retraite additionnelle sur les primes.
Eric Woerth a par ailleurs indiqué que, « dans le cadre de cette garantie, il était prêt à examiner la situation des agents dont le traitement indiciaire entre 2003 et 2007 a progressé moins vite que l'inflation ».
Enfin, une nouvelle rencontre devrait être organisée vers la mi-janvier 2008 pour discuter d'une éventuelle augmentation de la valeur du point d'indice, réclamée par les organisations syndicales.