Les récentes annonces en matière de logement social (1), qui visent à démontrer le volontarisme du gouvernement sur le dossier, ne recueillent pas toutes l'approbation des acteurs concernés. Si la croissance du parc est la réponse incontournable à la crise du logement, souli-gne l'Union sociale pour l'habitat (USH), il convient « que plus de terrains publics soient orientés vers le logement social et que les financements publics permettent d'atteindre ces objectifs ». Sur ce dernier point, l'organisation continue de s'oppo-ser - en vain (voir ce numéro, page 15) - à l'élargissement des réseaux de distribution du livret A, qui risquerait selon elle « de déstabiliser un système qui a fait la preuve de son efficacité et de sa solidité ». Dans un courrier adressé le 12 décembre au chef de l'Etat, l'intersyndicale du secteur semi-public économique et financier défend également le maintien du système de distribution du livret A, « symbole de l'épargne populaire » et « dernier outil de lutte contre l'exclusion bancaire ».
Quant à l'examen de la situation des locataires de logements HLM tous les trois ans pour ajuster le loyer aux ressources, désormais prévu par un accord signé avec l'Etat le 18 décembre (2), l'USH précise qu'il « devra être réalisé avec pragmatisme, en tenant compte des situations et des taux d'effort des ménages ». L'association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) affiche, pour sa part, une nette opposition au renforcement des surloyers : « Cela reviendrait à mettre en cause le principe du bail à durée indéterminée, un des piliers du logement social », proteste-t-elle. Elle souligne que « 93 % des locataires en HLM ont des revenus inférieurs aux plafonds de ressources », et que la majorité des dépassements « s'explique non pas par des revenus élevés, mais par le fait que les plafonds ont évolué moins vite que le coût de la vie ». Pour l'association, le fait d'imposer un surloyer aux locataires dont les revenus sont supérieurs aux plafonds de ressources pour les inciter à partir « fera encore reculer la mixité économique et sociale indispensable à l'équilibre des quartiers ». Et ne palliera pas le manque de logements à loyer accessible.
Si, de son côté, l'Association pour l'accès aux garanties locatives, qui regroupe les syndicats partenaires du 1 % logement, se félicite du projet d'élargir le public éligible à la garantie des risques locatifs (GRL), elle s'inquiète du financement du dispositif. Sans réelle mutualisation entre les assureurs privés, qui couvrent les locataires présentant le moins de risques d'impayés, et le 1 % patronal, le système courrait à son échec, prévient-elle.