« A tous les harkis envers qui la France a une dette, je dis, au nom de la République, que la France leur doit réparation », a insisté Nicolas Sarkozy le 5 décembre à l'Elysée, devant des représentants d'associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord et de rapatriés harkis.
Cette réparation prendra la forme d'un soutien particulier aux enfants de harkis « dont les parents ont servi la France, qui ont dû fuir leur pays et que la métropole a si mal accueillis ». Le gouvernement mobilisera ainsi, en leur faveur, « tous les moyens » en termes de formation ainsi que d'accès à l'emploi, au logement et à la fonction publique, a promis le chef de l'Etat. « Je souhaite les voir plus nombreux aux postes de responsabilité administratifs, économiques, politiques, médiatiques », a-t-il ajouté sans donner plus de précision mais en balayant par avance les éventuelles critiques sur cette « discrimination positive ».
La réparation promise par le président de la République sera également financière. Nicolas Sarkozy a rappelé à cet égard que le gouvernement a demandé au Conseil économique et social « d'étudier l'ensemble des questions financières concrètes relatives à cette période, qui pourraient encore se poser, et de proposer des solutions ». Le pensionnaire de l'Elysée a également indiqué que, sans attendre les conclusions de l'instance - prévues pour le 19 décembre -, il a « d'ores et déjà demandé » au gouvernement :
« de lever la forclusion (1) pour le dépôt des demandes d'indemnisation » des harkis, c'est-à-dire de lever les obstacles légaux afin que cette population puisse souscrire à l'allocation prévue par la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés (2) ;
de « réétudier les dossiers éligibles au dispositif de la commission nationale de désendettement des rapatriés réinstallés dans une profession non salariée, et qui n'ont pu trouver de solution » ;
« d'envisager les mêmes conditions de reconnaissance pour tous les anciens supplétifs ».
(1) Déchéance d'un droit non exercé dans les délais prescrits.