Animateur en centre social : un métier aux profils divers et mal reconnu

Y a-t-il un métier d'animateur dans la branche des centres sociaux, des établissements d'accueil de jeunes enfants et des associations de développement local ? Le moins que l'on puisse dire c'est que, sous ce terme, exercent des professionnels aux profils différents : quoi de commun entre l'animateur ou le directeur de centre de loisirs, l'intervenant technique artistique ou sportif, l'animateur « famille » dans les quartiers en difficulté ou l'adulte-relais, l'animateur « enfants » ou « jeunes » ? D'où la difficulté de parvenir à une définition de ce métier, souligne l'Observatoire emploi formation de cette branche. A partir d'une base de données de 15 000 animateurs, complétée par une trentaine d'entretiens, il a tenté de mieux cerner les tâches et les missions de ces professionnels ainsi que la perception qu'ils ont de leur métier (1).

Conclusion ? Malgré leur hétérogénéité, les animateurs se retrouvent autour de compétences communes (animer et organiser des activités, montrer des fonctionnements d'équipement...) auxquelles s'ajoutent des savoir-faire spécifiques en fonction du degré de responsabilité et du public concerné. Les entretiens révèlent leur méconnaissance des formations continues due au peu de temps passé dans la même structure (quatre ans en moyenne) et à leur difficulté à se retrouver dans une offre très abondante. Par ailleurs interrogés sur les obstacles qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur fonction, les animateurs se sentent insuffisamment reconnus par les habitants auprès desquels ils interviennent ainsi que par les pouvoirs publics. Ils se plaignent également du rythme de travail et d'une certaine usure.

Quant aux pistes d'évolution, elles passent pour certains par une progression hiérarchique au sein des centres sociaux (un animateur sur quatre envisage un poste de directeur de structure), le travail auprès d'autres publics, voire, pour quelques-uns, l'accès au métier d'éducateur de jeunes enfants ou de conseiller en économie sociale et familiale. Enfin, près de la moitié pensent à changer de secteur d'activité : beaucoup se disent attirés par un métier culturel ou événementiel, tandis que d'autres évoquent la psychologie, l'humanitaire, la fonction publique territoriale, etc.