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Réduction des risques : une cinquantaine d'associations dénoncent « le revirement » de la MILDT

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Quinze ans en arrière ?, s'interrogent une cinquantaine d'associations et de structures de soins et une quarantaine de personnalités (1), dans une lettre ouverte adressée à Etienne Apaire, président de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT). Celui-ci a en effet refusé à l'association d'auto-support d'usagers de drogues (ASUD) la subvention, pourtant accordée chaque année, pour organiser les « états généraux des usagers de drogues et de la substitution » (EGUS). Une décision qui, jointe à d'autres déclarations d'Etienne Apaire, comme le fait que « la substitution n'est pas une fin en soi et qu'il faut en sortir » (2), suscite les plus vives inquiétudes des intervenants en toxicomanie sur la poursuite de la politique de réduction des risques.

Mise en place il y a 15 ans et longtemps suspectée d'encourager l'usage de drogues, celle-ci a pourtant été reconnue par la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique et joue un rôle essentiel dans la prise en charge des toxicomanes (3). Elle a permis en effet, comme le rappellent les signataires, de faire diminuer le nombre d'overdoses et de réduire les nouvelles contaminations VIH chez les usagers de drogue. Sans compter l'importance de la délivrance d'opiacés de synthèse parallèlement aux traitements lourds contre le sida ou l'hépatite C. « Seul l'abandon de l'abstinence comme norme unique et préalable a permis de sauver des vies et continue de permettre, aujourd'hui, dans bien des cas, de convaincre de se soigner, de rentrer en contact avec un établissement, d'entreprendre des démarches administratives ou juridiques », affirment les associations, qui dénoncent « le revirement de fond » opéré par la MILDT.

Aussi demandent-elles à son président de revenir sur sa décision de refus de financer ASUD. Elles exigent également des garanties sur l'application des articles du code de la santé publique qui précisent les objectifs de la réduction des risques. Enfin, plus largement, elles souhaitent qu'Etienne Apaire s'engage à poursuivre cette politique « pour faire face à l'évolution des pratiques de consommation et des risques sanitaires qui y sont liés ».

Notes

(1) Contact : Act Up Paris - BP 287 - 75525 Paris cedex 11 - Tél. 01 49 29 44 75.

(2) Dans Valeurs actuelles du 19-10-07.

(3) Voir, entre autres, ASH n° 2492 du 2-02-07, p. 39 et n° 2521 du 7-09-07, p. 29.

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