L'offre de vacances et de loisirs intégrés doit être développée

Les adultes et les enfants en situation de handicap ont leur place dans tous les types de séjours et dans tous les équipements de loisirs de leur quartier. Ils doivent pouvoir profiter, comme tout le monde, de ces lieux de détente, de plaisir partagé et de socialisation. C'est avec ce principe que 16 organisations (1) s'étaient réunies pour rédiger la « charte de déontologie pour l'accueil des personnes handicapées dans les structures de vacances et de loisirs non spécialisées », signée le 24 juillet 1997. Dix ans après, elles sont 75 à y avoir adhéré. Cet anniversaire a fourni l'occasion, le 3 décembre, de réunir des assises pour faire le point.

A l'expérience, les signataires savent maintenant qu'il ne faut pas vouloir « intégrer à tout prix ». D'abord parce qu'un enfant handicapé au milieu de 20 autres, ce n'est pas toujours l'idéal. Et puis, la même personne peut, selon les moments de sa vie, avoir besoin alternativement de séjours spécialisés et de séjours intégrés. « L'important, c'est de toujours donner le choix. Ce constat n'enlève rien à l'impératif de développer l'offre de séjours et de loisirs intégrés, toujours très insuffisante », insiste Anne Carayon, déléguée nationale de la Jeunesse au plein air.

En effet, de nombreuses personnes handicapées restent privées de vacances et de loisirs. Une étude menée sur les enfants et leurs parents (2) montre pourtant l'importance des vacances pour les familles. Elle fait ressortir également la difficulté des séparations, fierté et culpa-bilité mêlées. Enfin, elle cite les tarifs et le manque d'aide financière parmi les obstacles rencontrés (avec les problèmes d'accessibilité, de formation des équipes et d'adaptation des activités). A cet égard, plusieurs associations ont développé un partenariat avec l'Association nationale des chèques-vacances. Celui-ci a permis, par exemple, à 370 jeunes de bénéficier en 2007 d'une aide au départ en vacances avec la Jeunesse au plein air. En 2008, cette convention devrait s'élargir aux autres occasions de sortie comme les classes découvertes.

L'accueil des personnes handicapées en milieu ordinaire doit être préparé, « c'est la clef de la réussite », constatent également les organisations. C'est pourquoi le réseau a participé à la rédaction d'un guide à l'intention des formateurs BAFA-BAFD (brevets d'aptitude aux fonctions d'animateur et de directeur de centres). Il a aussi rédigé un outil méthodologique pour les équipes d'animation de séjours et de loisirs (3).

Une autre piste de développement dans les associations adhérentes de la charte est la désignation de personnes ressources susceptibles de mieux informer et orienter les personnes handicapées et leurs familles vers l'offre de vacances et de loisirs.