« Nous souhaitons que ce rapport soit entendu, car il pointe l'urgence d'une meilleure prise en charge des adolescents en souffrance psychique. » La FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d'assistance privés à but non lucratif) (1) soutient fermement les recommandations formulées par Dominique Versini, défenseure des enfants, dans le document remis au président de la République le 20 novembre (2).
En effet, l'organisation établit depuis longtemps un « constat alarmant » sur un dispositif « saturé » à la fois par la pénurie de personnels spécialisés (800 postes de psychiatres et 15 000 postes d'infirmiers non pourvus dans la psychiatrie publique) et par l'augmentation de la demande (70 % en 15 ans pour la pédopsychiatrie), explique Véronique Covin, directrice du secteur social et médico-social. D'où son appui à la demande d'augmentation du nombre de postes de psychiatres ouverts au concours de l'internat et son insistance sur la formation obligatoire pour tous les professionnels de l'enfance en souffrance.
La fédération défend aussi l'admission des adolescents en pédopsychiatrie jusqu'à l'âge de 18 ans, au lieu de 16. Quant au développement des dispositifs innovants comme les maisons des adolescents, la FEHAP et ses adhérents, « déjà bien investis dans la création de ce type de structures, souhaitent qu'elles correspondent réellement au cahier des charges fixé ».
Le manque de moyens de la psychiatrie et les difficultés d'accès des jeunes aux soins se répercutent sur les institutions sociales et médico-sociales qui les accueillent et se trouvent « démunies face à la complexité de situations », note Véronique Covin, qui plaide aussi pour le développement de réseaux interdisciplinaires afin de coordonner les compétences requises auprès de jeunes.
(1) FEHAP : 179, rue de Lourmel - 75015 Paris - Tél. 01 53 98 95 00.