Dans un récent avis (1), le Conseil national des villes (CNV) considère que, dans la mesure où la santé est aujourd'hui un élément majeur de la politique de ville et qu'un outil pérenne, validé et reconnu est à ce titre indispensable, les ateliers santé ville (ASV) « se sont affirmés comme cet outil ».
C'est à la demande, le 7 juin 2006, de Catherine Vautrin, alors ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité, que le Conseil national des villes a fait le point sur les connaissances et les pratiques pour « parfaire son jugement sur les atouts et les freins éventuels de cet outil ». Selon lui, « le déploiement des ateliers sur le territoire (qu'il s'agisse du territoire national ou du territoire «politique de la ville») est extrêmement contrasté » car ils sont mis en oeuvre « en fonction de l'engagement de collectivités territoriales (celles-ci pouvant soit y trouver un complément à une politique de santé publique déjà en oeuvre, soit au contraire l'occasion de l'initier) » et de l'administration déconcentrée. Le contenu des ateliers est par ailleurs d'une grande variabilité : « d'une posture de simple coordination à une démarche de maîtrise d'oeuvre, de conduite d'actions, ou de «boîte à outils» méthodologique, en fonction des contextes locaux ». « L'apport spécifique et majeur de la démarche ASV » est reconnu quasi unanimement par l'ensemble des acteurs (professionnels libéraux, hospitaliers, associations, habitants, élus...). « Ceci est d'autant plus important que les principaux sites visités sont marqués par des politiques de santé publique et des politiques de la ville fortement développées et préexistantes aux ASV », souligne le conseil.
Face à ce constat, il formule des propositions visant à assurer la pérennisation, l'extension et une programmation pluriannuelle des moyens de financement des ASV, à poursuivre l'articulation entre politique de la ville et droit commun et à améliorer la lisibilité régionale et nationale des résultats. Il recommande plus particulièrement de rendre obligatoire un atelier santé ville dans chaque contrat urbain de cohésion sociale (CUCS). « Sauf exception dûment justifiée, aucun CUCS ne devrait être signé sans un volet santé : les ASV [ayant] vocation à être l'ossature de ce volet », estime l'instance (2). En outre, tout plan régional de santé publique devrait se référer aux ASV pour l'élaboration du plan local de santé publique. Il est également souhaitable que ces ateliers puissent concerner toute la population de la ville car la précarité et le non-accès aux soins ne sont pas l'apanage des quartiers de la politique de la ville. Autre proposition : intégrer les politiques de prévention en santé mentale dans les ASV qui peuvent « devenir le conseil de santé mentale de la ville, voire du secteur ».
(1) Avis du 26 septembre 2007 - Disponible sur
(2) Pour mémoire, la généralisation de ces ateliers dans le cadre des CUCS à partir de 2007 a été décidée à l'occasion du comité interministériel des villes et du développement social urbain du 9 mars 2006 - Voir ASH n° 2470 du 22-09-06, p. 9.