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Les bénéficiaires de la CMU-C sont plus souvent et plus gravement atteints par les ALD

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Les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) « sont en moins bon état de santé que le reste de la population », relève, sans surprise, la caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM) dans une récente étude (1). Ce constat n'est pas nouveau. L'intérêt de l'étude réside en réalité dans le fait qu'elle mesure l'état de santé des bénéficiaires de la CMU-C par un décompte exhaustif et une analyse des affections de longue durée (ALD) diagnostiquées en leur sein.

Au 31 décembre 2005, le nombre de patients en ALD chez les bénéficiaires de la CMU-C était voisin de 450 000, soit un taux de 10 %, contre 5,7 % dans le reste de la population relevant du régime général, à structure d'âge et de sexe identique. Il y a donc « 77 % d'ALD en plus dans la population bénéficiaire de la CMU-C ». « Pour près des 2/3 des 30 ALD, ce rapport est supérieur à un, témoignant, à structure d'âge et de sexe identique, d'une fréquence plus élevée de ces maladies » chez les titulaires de la CMU-C. Et le taux de décès annuel des patients en ALD est de 2,5 % chez ces derniers, contre 1 % pour le reste de la population, soit un risque de décès plus élevé de 72 % à pathologie égale. Conclusion : non seulement les bénéficiaires de la CMU-C sont plus nombreux à être atteints d'une ALD, mais ils souffrent de formes plus graves.

Les écarts de prévalence (2) les plus importants s'observent pour le diabète (2,25), la tuberculose (4,63), les maladies chroniques du foie (3,22), le VIH (2,97) et les cancers des voies aéro-digestives supérieures (entre 1,66 et 2,31). « Une partie de cette surmorbidité est liée à des facteurs comportementaux (consommation plus importante d'alcool et de tabac, toxicomanie...). » « Le lien entre l'alcoolisme, à l'origine de cirrhoses hépatiques, est bien connu. De plus, les hépatites chroniques virales, favorisées par la toxicomanie, sont également plus fréquentes dans la population précaire que dans le reste de la population », explique la CNAM. Pour le diabète, « la surmorbidité s'explique par la plus grande fréquence de l'obésité [...] dans les populations précaires ».

« Le lien de causalité peut aussi être inverse, la mauvaise santé pouvant être un facteur de précarité », relève l'étude. C'est en particulier le cas pour les maladies psychiatriques graves, dont la prévalence est plus que doublée parmi les bénéficiaires de la CMU (2,29). Mais c'est également vrai pour « la plupart des affections précédemment citées (notamment les infections à VIH, les hépatites, les cirrhoses...) où la maladie est, en elle-même, un facteur de vulnérabilité sociale et peut conduire à la précarité ».

D'autres affections sont moins fréquentes, notamment le cancer du sein (0,70) ou de la prostate (0,78). Mais, selon l'étude, « il est possible que cette moindre prévalence soit, pour partie, la conséquence d'un excès de mortalité dans cette population, en raison d'un dépistage plus tardif ». On observe en effet, « pour ces affections, un taux de décès sensiblement plus élevé parmi les bénéficiaires de la CMU-C » que dans le reste de la population (7,3 % pour le cancer de la prostate, contre 4,2 %, et 3,7 % pour le cancer du sein, contre 2,3 %).

Notes

(1) Points de repère n° 8 - « Les affections de longue durée des bénéficiaires de la CMU-C » -Août 2007- disp. sur www.ameli.fr.

(2) La prévalence est le nombre de cas de maladies enregistré dans une population déterminée.

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