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La nouvelle méthode de calcul de l'INSEE conduit à une baisse d'un point du taux de chômage « BIT » en métropole

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Tirant les conclusions du rapport des inspections générales des finances et des affaires sociales sur « les outils français d'évaluation du chômage », l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) des ministères de l'Emploi et du Travail ont décidé en septembre dernier d'arrêter la publication mensuelle du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). L'INSEE s'est en revanche engagée à publier trimestriellement un taux de chômage BIT à partir exclusivement de son « Enquête emploi » (1). Se fondant sur une nouvelle méthode d'estimation du chômage, l'institut a diffusé le 12 novembre une série révisée du taux de chômage BIT depuis le premier trimestre 2003 et le taux de chômage BIT du 2e trimestre 2007 (2), qui « s'élève à 8,1 % en France métropolitaine » (3).

Plusieurs modifications méthodologiques ont été apportées à la définition et au calcul du taux de chômage, et ne permettent pas de comparer directement la nouvelle série de taux de chômage publiée dorénavant par l'INSEE avec celle qui l'était avant. Selon l'institut, toutefois, ces changements conduisent à « une mesure du taux de chômage au sens du BIT inférieure d'un point à ce qu'il aurait été s'il avait été calculé avec la méthode utilisée précédemment », mais « ne remettent pas en question le diagnostic sur son évolution sur les années passées » (4). Il est parvenu à cette conclusion en passant en revue les différentes modifications introduites sur le taux de chômage au sens du BIT et, surtout, en mesurant leur impact sur celui-ci.

Pour la distinction entre chômage et inactivité au sens du BIT, l'INSEE s'est rapproché de l'interprétation communautaire, celle de l'Office statistique des communautés européennes (Eurostat). Résultat, la définition de la recherche d'emploi est devenue plus restrictive. En particulier, le simple renouvellement de l'inscription à l'ANPE n'est plus considéré comme une démarche active de recherche d'emploi. « Au total, le rapprochement avec l'interprétation d'Eurostat aboutit à des taux de chômage plus faibles de 0,7 point en moyenne par rapport aux taux précédemment calculés », indique l'INSEE, qui a également étendu le champ de l'estimation du chômage aux départements d'outre-mer (DOM). Et, là encore, cela à une incidence non négligeable, puisque « le taux France métropolitaine et DOM est supérieur d'environ 0,4 point au taux de chômage restreint à la seule France métropolitaine ». Autre amélioration méthodologique, la réalisation d'une enquête sur la « non-réponse », effectuée auprès des personnes dont la réponse n'a pas été recueillie dans l'« Enquête emploi ». « Intégrer les réponses à cette enquête auprès des non-répondants conduit à une correction à la baisse du taux de chômage d'à peu près 0,1 point », explique l'INSEE, qui a aussi perfectionné ses méthodes de pondération à partir de données démographiques, en particulier au niveau de chacune des régions. Le champ est en outre restreint à la population « des ménages ordinaires : la population mesurée par l'«Enquête emploi» n'inclut plus les personnes vivant en communauté (foyers, internats, hôpitaux, prisons) ». Ces modifications conduisent à « une baisse d'environ 0,2 point de taux de chômage ».

Au final, en moyenne annuelle sur 2006 et selon la nouvelle méthodologie de calcul, le taux de chômage au sens du BIT s'élève en métropole à 8,8 % de la population active (contre 9,8 % d'après l'ancienne méthode). Après corrections de la seule méthodologie - amélioration de la méthode des pondérations -, sans intégration du critère européen de recherche active d'emploi, ce taux aurait été de 9,5 %, complète l'INSEE, qui indique par ailleurs que, « depuis début 2006, que ce soit avec l'ancienne ou la nouvelle méthode, le taux de chômage baisse régulièrement et de façon significative » (- 1 point entre début 2006 et mi-2007).

A noter : pour la première fois, l'institut précise sa marge d'imprécision, évaluée à « ± 0,4 point ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2524 du 28-09-07, p. 19.

(2) « Le chômage baisse depuis début 2006 » - INSEE Première n° 1164 - Novembre 2007 - Résumé disponible sur www.insee.fr.

(3) 8,4 % pour l'ensemble métropole + départements d'outre-mer, précise l'INSEE.

(4) Pour le Collectif « Les autres chiffres du chômage », en revanche, l'INSEE « escamote » la révision du taux de chômage pour « maintenir la fiction d'un taux à 8 % », grâce à « des changements opportuns » dans sa méthode de calcul. Il diffuse des courbes permettant, selon lui, de « prendre la mesure de la révision réelle du taux de chômage, à méthodologie constante », et estime que le taux de chômage a en fait « baissé deux fois moins qu'affiché depuis deux ans » et « se situe encore aujourd'hui 0,4 point au-dessus de son niveau de début 2001 ».

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