Le ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement, Brice Hortefeux, s'est livré le 8 novembre devant la presse à un « point d'étape » de son administration, six mois après son installation. Défendant la cohérence des différents volets de son action, il a insisté sur le fait que sa politique ne se résumait, selon lui, « ni à des lettres » - référence aux tests ADN, validés par le législateur comme preuve de filiation dans la procédure de regroupement familial (1) -, « ni à des chiffres »... ce qui ne l'aura pas empêché d'en égrener une longue série. Brice Hortefeux s'est en particulier félicité des résultats enregistrés en matière de lutte contre l'immigration clandestine, soulignant entre autres que :
un peu plus de 20 400 migrants illégaux ont été refoulés avant leur entrée sur le territoire national pour le premier semestre 2007, soit une augmentation de 19 % par rapport au premier semestre 2006 ;
du mois de janvier au mois d'octobre 2007, plus de 18 600 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés de métropole, soit une augmentation de près de 30 % par rapport à la période correspondante en 2006 ;
en tenant compte des chiffres de l'outre-mer, le nombre total des expulsions de clandestins sur les dix premiers mois de 2007 est de 39 982 (contre 39 900 sur la même période en 2006).
Le ministre a également fait remarquer que 2 532 étrangers avaient quitté le territoire au 30 septembre 2007 avec une aide financière, dépassant donc d'ores et déjà l'objectif du ministère de 2 500 départs volontaires en 2007.
Concernant l'immigration de travail, Brice Hortefeux a annoncé que, plus de un an après la création de ce titre de séjour, les premières cartes « compétences et talents » seront distribuées avant la fin de l'année. L'objectif pour 2008 est d'en délivrer « au moins 2 000 ».
Il a par ailleurs confirmé que deux listes de métiers ouverts aux étrangers ont été établies et seront prochainement officialisées. La première, qui concerne les ressortissants des nouveaux Etats membres de l'Union européenne, devrait comprendre 150 métiers correspondant « à 40 % du total des offres d'emploi enregistrées par l'ANPE en 2006 ». La seconde, qui concerne les ressortissants des pays hors Union européenne, comprend 30 métiers et fait intervenir un critère géographique. Ainsi, seulement six d'entre eux devraient être retenus dans toutes les régions françaises, tandis que les autres ne le seront que dans certaines régions en fonction de la situation de l'emploi. Brice Hortefeux a précisé avoir choisi de ne pas ouvrir cette seconde liste à des métiers peu qualifiés. Car, a-t-il expliqué, « avant de recourir à une main-d'oeuvre étrangère, il faut d'abord accompagner vers l'emploi les chômeurs présents en France, qu'ils soient Français ou étrangers ».
Une troisième voie sera ouverte, permettant de faire venir en France « dans d'autres métiers que ceux qui figurent sur la liste des 30 métiers ouverts pour tous les étrangers », un certain nombre de ressortissants de pays tiers avec lesquels la France souhaite « construire des relations privilégiées ». Le ministre a cité l'exemple des Philippines, « premier fournisseur mondial d'infirmiers », avec qui la France a signé un accord de coopération consacré à l'immigration du travail.
Vantant par ailleurs ses projets de co-développement, Brice Hortefeux a, au passage, rappelé que trois « accords de gestion concertée des flux migratoires et de codéveloppement » ont été signés depuis 2006 avec le Sénégal, le Gabon et la République démocratique du Congo. Un quatrième devrait être conclu avec le Bénin à la fin du mois.