Alors que l'association France Alzheimer se réjouit de « la richesse des propositions énoncées » par la commission Ménard (voir ce numéro, page 9), qui s'est voulue « au service de la personne malade et de sa famille, aujourd'hui et pas demain », le Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées) voit dans son rapport « un catalogue exhaustif mais disparate », dans lequel il faudra « faire un tri pour aboutir à un plan efficace ». A côté de « propositions réchauffées » ou de quelques idées « absurdes », il retient des mesures qui « méritent d'être saluées et soutenues » comme la définition d'un statut pour les aidants, la valorisation des personnels, la création de plateformes ressources et le développement d'une offre diversifiée. France Alzheimer souligne aussi, bien sûr, l'accent mis sur l'aidant familial, mais également la volonté de « définir une politique de recherche, de santé et de solidarité, les trois à la fois, sans préférence pour l'une ou l'autre » et « l'effort pour abattre le cloisonnement entre le social et le médical ».
De son côté, l'AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) affirme son soutien à la nécessité d'accroître l'effort de recherche et la coordination entre chercheurs, à la notion de libre choix entre établissement et domicile et à « toute amélioration de la formation des personnels ». Elle se réjouit également, comme France Alzheimer, de la « demande de création d'un droit universel d'aide à l'autonomie ». Mais, ajoute-t-elle aussitôt, « rien de sérieux ne pourra être fait dans ces domaines si l'on ne double pas le nombre des professionnels accompagnant les personnes et leurs familles, à domicile ou en établissement ».
La commission note d'ailleurs clairement cette nécessité, ajoute l'association. Mais, et c'est là que le bât blesse pour les trois organisations, le rapport ne contient « pas une ligne sur le financement », pointe le Synerpa. Plus exactement, la commission « reste ambiguë » quand elle indique que « le succès du plan ne saurait se mesurer aux seuls efforts financiers qui seront engagés », relève l'AD-PA. « Quelles mesures concrètes [seront] retenues dans le plan ? », demande France Alzheimer, notamment pour les aides aux familles et la diminution du « reste à charge » pour les actes médico-sociaux et les soins de la vie courante.
Les 800 millions attendus des franchises médicales doivent servir à la fois au développement des soins palliatifs, à la lutte contre le cancer et au plan Alzheimer, et les pouvoirs publics « ne peuvent plus ignorer qu'ils n'y suffiront pas », ajoute le Synerpa. Lequel estime en outre que le délai de mise en place du plan au 1er janvier prochain « paraît largement précipité » eu égard au travail de concertation et de réflexion qui reste à mener.