Alors que « le gouvernement dit souhaiter redonner sa place au travail tout en prévoyant un budget 2008 peu orienté vers le retour à l'emploi des plus fragiles », le Comité national des entreprises d'inser-tion (CNEI) démontre à travers son « observatoire annuel » la plus-value sociale et économique de ce secteur (1).
En 2006, 27 000 personnes en difficulté ont été accompagnées par l'une des 546 entreprises d'insertion (EI) adhérentes du CNEI. 7 681 salariés ont quitté une entreprise d'insertion par la production et 9 320 une entreprise d'insertion par le travail temporaire, dont respectivement 36,4 % et 44,5 % pour un emploi en contrat à durée indéterminée ou déterminée. Ainsi, la part totale des reprises d'emploi parmi les sortants est de 52 %, contre 48 % pour les sortants de l'ANPE, selon le CNEI.
Les entreprises d'insertion ont vu leur chiffre d'affaires progresser en moyenne de 23 % depuis 2004. Dans le même temps, leur masse salariale a crû de 16 %. Au final « quand l'Etat (via le financement de l'aide au poste) investit 1 € dans une entreprise d'insertion, celle-ci lui reverse directement 2 € (TVA, charges sociales) », souligne le CNEI. Si l'on y ajoute les coûts évités, l'EI moyenne fait indirectement économiser 276 147 € à l'Etat, soit un rapport recettes/investissement qui passe à 3,94 ! « Il existe des paris plus risqués », ironise l'organisation.
(1) Observatoire 2006 des entreprises d'insertion -CNEI : 18-20, rue Claude-Tillier - 75012 Paris - Tél. 01 53 27 34 84.