La CGT-protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) (1) appelait les personnels éducatifs des quatre premiers établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) à se mobiliser dans la semaine du 5 novembre. Le syndicat, minoritaire parmi les éducateurs de la PJJ mais le seul implanté dans les EPM, conteste d'une part le statut indemnitaire des personnels éducatifs, qu'il souhaiterait voir aligné sur celui des conseillers d'insertion et de probation, d'autre part leurs conditions de travail. L'organisation du travail de l'EPM de Marseille « prévoit un fonctionnement de cinq éducateurs par unité de vie, ce qui est contraire au cahier des charges [qui en prévoit six] », déplorent ainsi les représentants des personnels PJJ de cette structure, qui ouvrait officiellement ses portes le 5 novembre. L'inadaptation des locaux, le manque d'espaces d'accueil pour les familles, de salles de réunion pour les éducateurs ou encore « l'oubli » d'un bureau pour la psychologue sont également pointés. Cette situation leur fait craindre une réduction de leurs missions « à de l'occupationnel et à de la gestion collective ».
A la direction de la PJJ, qui a reçu une délégation de la CGT-PJJ le 29 octobre, on estime pourtant que ces inquiétudes devraient être apaisées. « Nous faisons progresser au mieux la question indemnitaire, notamment par anticipation de la finalisation du chantier de la refonte d'ensemble du régime indemnitaire de tous les personnels », explique-t-on. S'agissant des effectifs, l'administration centrale précise que les établissements n'ouvrent pas en capacité pleine et que les équipes devraient être complétées à mesure de la montée en charge progressive du fonctionnement des structures. Les difficultés d'aménagement devraient faire l'objet d'adaptations. Dans un courrier adressé à la CGT-PJJ le 31 octobre, le directeur de la PJJ, Philippe-Pierre Cabourdin, précise que le dispositif fait l'objet d'une évaluation continue conjointe des services d'inspection de la PJJ et de l'administration pénitentiaire. « Dès que nous aurons le recul suffisant, il me semble utile de prévoir à l'horizon début 2008 un point d'ensemble approfondi sur les conditions et le fonctionnement des EPM », ajoute-t-il.
Le syndicat, lui, attend une meilleure prise en compte de la spécificité du travail éducatif dans ces établissements. « Nous craignons que la montée en charge ne soit pas maîtrisée par rapport au recrutement des personnels », explique Alain Dru, secrétaire général de la CGT-PJJ. « Par ailleurs, le budget dont dispose la PJJ pour 2008 laissera peu de moyens pour les aménagements que nous demandons. » Le syndicat prévoit de se réunir les 10 et 11 novembre pour réfléchir à la création d'une coordination nationale des EPM et envisage de relancer la mobilisation après le 20 novembre.
Après ceux de Lavaur (Tarn), Meyzieu (Rhône), Quiévrechain (Nord) et Marseille, trois autres établissements doivent être ouverts en 2008 : en Loire-Atlantique, dans les Yvelines et en Seine-et-Marne.
(1) CGT-PJJ : 263, rue de Paris - Case 542 - 93514 Montreuil cedex - Contact : Alain Dru au 06 11 87 87 25.