« La ministre doit réorienter sérieusement la politique pénale pour l'incliner franchement en faveur des alternatives à l'incarcération et des aménagements de peine. » C'est une revendication de l'Union générale des syndicats pénitentiaires (UGSP)-CGT (1), qui appelait les personnels pénitentiaires à manifester le 8 novembre. Le syndicat, qui défend également des revendications salariales, attend « un vrai débat sur l'évolution des missions et leur reconnaissance actée pour tous dans la loi pénitentiaire ». Les préconisations finales du comité d'orientation restreint (COR) (2) répondront-elles à ces attentes ? Céline Verzeletti, secrétaire générale de l'UGSP-CGT, en doute, même si certaines recommandations devraient aller dans le bon sens. Déplorant un travail mené à la hâte, « pour un projet de loi qui ne sera pas présenté comme prévu en novembre et alors que l'administration pénitentiaire a préparé ses propres propositions », elle craint que les personnels ne soient déçus sur « le contenu des missions, les moyens et la part de responsabilité de chacun dans l'exécution des peines ».
La note définitive du COR devrait être remise, sauf retard, le 12 novembre à Rachida Dati. Sur la question de la mission des personnels pénitentiaires, un autre chantier est en cours, celui de la redéfinition des missions des services pénitentiaires d'insertion et de probation (3). Une circulaire pourrait paraître début 2008, ainsi qu'un référentiel de pratiques. Pour sa part, l'UGSP-CGT regrette que ces missions soient recentrées sur l'évaluation, l'expertise et le développement de programmes de prévention de la récidive, « plutôt que sur le travail social et l'accompagnement social ».
(1) UGSP-CGT : 263, rue de Paris - Case 542 - 93514 Montreuil cedex - Tél. 01 48 18 82 42.