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Mise en examen de Danielle Huèges, directrice de Coeur des haltes

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Danielle Huèges, 64 ans, directrice de l'association d'aide aux sans-abri Le coeur des haltes, a été mise en examen le 10 octobre pour « abus de confiance, recel d'abus de confiance, faux et usage de faux ». Soupçonnée de malversations financières au sein de son association, elle a été placée sous contrôle judiciaire et interdite d'exercer ses fonctions jusqu'à nouvel ordre. L'enquête policière, comme le rapporte Le Parisien du 12 octobre, a démarré à la suite d'un rapport de l'IGAS (inspection générale des affaires sociales), très critique envers la gestion de Coeur des haltes entre 1999 et 2003. Ce document mettait en avant l'opacité de la comptabilité de l'association et l'importance des salaires que se versait la fondatrice.

Pour l'association, Danielle Huèges n'est pas en cause. « Elle ne s'est jamais enrichie illégalement et elle travaille jour et nuit », indique-t-on notamment, ajoutant qu'à la suite du rapport de l'IGAS, l'association avait suivi les recommandations du corps d'inspection et s'était réorganisée. « Mais c'est une femme de caractère dont la personnalité dérange. »

De fait, Danielle Huèges, ancienne détenue, avait créé en 1995 l'association Le coeur des haltes, destinée à l'accueil, à la socialisation et au retour à l'emploi des plus démunis. Figure emblématique de la lutte contre l'exclusion, elle avait notamment été chargée par Xavier Emmanuelli, secrétaire d'Etat à l'action humanitaire d'urgence (1995-1997), d'un rapport sur les sortants de prison et l'exclusion sociale et d'un autre sur les lieux d'accueil de jour. Une mission de médiation auprès des maires ayant promulgué des arrêtés antimendicité lui avait également été confiée pendant l'été 1995. Par ailleurs, en 2002, elle avait remis à Elisabeth Guigou, alors ministre de l'Emploi et de la solidarité, des propositions sur l'errance des jeunes... En juillet dernier, cette militante avait été chargée par Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, de mener jusqu'au 4 octobre une mission « temporaire et bénévole » sur la très grande précarité et l'hébergement d'urgence. « Et son rapport est attendu », précise-t-on dans l'entourage de Christine Boutin.

A la mairie de Paris, on insiste sur la nécessité de déconnecter les faits reprochés à Danielle Huèges de l'action de Coeur des haltes. « C'est une association de professionnels qui fait du très bon travail. Elle rend un service important auprès de publics très désocialisés et non pris en charge par d'autres intervenants. Nous ne souhaitons pas que notre collaboration s'interrompe », affirme-t-on au cabinet de Gisèle Stievenard, adjointe aux affaires sociales (PS) de Paris.

Même réaction à la DASS (direction des affaires sanitaires et sociales) de Paris. « C'est une association qui a su être innovante dans ses prises en charge et qui est très réactive. Par exemple, le centre de stabilisation de Maison-Blanche qu'elle a ouvert à Neuilly-sur-Marne [Val-de-Marne] est conforme à la réflexion engagée sur ce thème et obtient de très bons résultats », souligne son directeur, Philippe Coste.

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