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Les associations conviées à s'associer à l'objectif de réduction de la pauvreté

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Pour mener l'une de ses missions au sein du gouvernement Fillon - réduire d'un tiers en cinq ans le taux de pauvreté -, Martin Hirsch a sollicité les associations d'une manière qu'elles ont jugée un peu abrupte et inappropriée.

Non à un « blanc-seing » au gouvernement

Le 1er octobre, il a en effet proposé à une trentaine d'organisations - associations, mais aussi partenaires sociaux, organisations représentantes des collectivités territoriales et instances consultatives - de signer un engagement commun de réduction de la pauvreté. Un objectif pour la première fois affiché par l'Etat, qui est la traduction de l'une des préconisations du rapport remis en 2005 par la commission « Familles, pauvreté, vulnérabilités » dont il assurait la présidence. Les associations, comme les partenaires sociaux, ont refusé d'apporter leur « blanc-seing » à un texte qui ne relevait pas de leur responsabilité. « Chacun doit signer ses propres engagements. Ces derniers peuvent être convergents sans être les mêmes », explique Véronique Davienne, déléguée nationale adjointe d'ATD quart monde. Au-delà du principe, certains ont particulièrement dénoncé l'insuffisance ou le caractère flou du texte : « En prenant seulement en compte l'indicateur monétaire [le seuil de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian, soit à 817 € en 2005], on risque de ne s'intéresser qu'à la population charnière, que l'on va chercher à faire passer au-dessus du seuil, sans se préoccuper de ceux les plus éloignés de l'accès aux droits fondamentaux », commente Véronique Davienne.

Après qu'associations et syndicats ont signifié qu'ils ne signeraient pas un texte gouvernemental, que Martin Hirsch s'est néanmoins engagé à enrichir, les différents acteurs se sont entendus sur une autre stratégie : lors d'une nouvelle réunion, le 12 octobre, Martin Hirsch et les organisations devaient convenir d'un programme et d'un calendrier. « Il s'agit de voir comment faire participer les associations à un engagement commun, précise-t-on au cabinet du Haut Commis-saire. Avec l'idée que ce texte servira de trame aux différents cycles de négociations sociales à venir », dont le « Grenelle de l'insertion ». « Pour sortir par le haut de cette histoire, il faut y voir plus clair dans la méthode, explique Gilbert Lagouanelle, directeur de l'action institutionnelle au Secours catholique et président du collectif Alerte. Nous sommes prêts à accepter l'augure d'un «Grenelle de l'insertion» comme base de travail, mais en même temps, va démarrer la mise en route de la Conférence nationale de lutte contre les exclusions pour le printemps. L'articulation de ces échéances demande à être clarifiée. »

D'autant que le périmètre exact de ce « Grenelle de l'insertion » restait à déterminer, un très grand nombre souhaitant l'élargir à l'insertion sociale et à la lutte contre l'exclusion. « Il pourrait autrement s'agir de procéder par étape, estime pour sa part Hervé de Ruggiero, directeur général de la FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale). Organiser un Grenelle de l'insertion économique pourrait être l'occasion de négocier sur des sujets tels que le contrat unique. » Sur ce chantier, le gouvernement devrait aller vite : l'échéance de la présidence française de l'Union européenne, au second semestre 2008, a été évoquée, mais une esquisse devrait être prochainement présentée en conseil des ministres.

Un document commun associations-syndicats

Si les associations ne signeront pas le texte d'engagement gouvernemental, elles apporteront leurs contributions aux réflexions. Elles n'ont d'ailleurs pas l'intention de voir leurs travaux remisés dans les tiroirs. Les membres d'Alerte et les partenaires sociaux viennent de boucler un document commun donnant corps à leur appel lancé au Conseil économique et social en mai 2005 (1), document qui doit encore être validé par les confédérations syndicales et patronales. C'est avec cet outil en main que l'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) a demandé à être représentée à la conférence sur les salaires et le pouvoir d'achat, le 23 octobre.

Notes

(1) Voir ASH n° 2410 du 3-06-05, p. 42.

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