Racisme. Un racisme « pernicieux » perdure en France, où des minorités sont reléguées dans des « ghettos » sans espoir de promotion sociale. Tel est le constat dressé par une émissaire de l'Organisation des Nations unies (ONU), Gay J. McDougall, à l'issue d'une mission de dix jours dans l'Hexagone. Appelant le gouvernement français à s'engager plus fermement dans la promotion de l'égalité, l'experte indépendante s'est dite, en outre, préoccupée par certaines mesures et déclarations des responsables politiques français sur l'immigration, citant notamment la mise en avant de la notion d'identité nationale ou encore les questions des contingents d'expulsions et des tests ADN qui font débat actuellement. Ce débat, déplore Gay J. McDougall, « crée un climat général de suspicion et de rejet envers les populations issues de l'immigration ». L'émissaire des Nations unies doit présenter un rapport en mars prochain, à Genève, lors de la prochaine session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
Discriminations. Dans un rapport d'initiative de la députée verte néerlandaise Kathalijne Buitenweg, adopté le 27 septembre, le Parlement européen estime que des progrès doivent encore être réalisés afin d'appliquer correctement la directive du 29 juin 2000 relative à la mise en oeuvre du principe d'égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d'origine ethnique. Un certain nombre de ses dispositions n'ont en effet pas été correctement transposées dans de nombreux pays. La France n'a ainsi toujours pas bien défini les notions de harcèlement et de discrimination indirecte - un manquement déjà relevé en 2003 par la Commission européenne (voir ASH n° 2316 du 20-06-03, page 16) - et n'assure pas de manière complète la protection contre les rétorsions.