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« Il faut nous laisser du temps pour la mise en oeuvre des nouveaux dispositifs ! »

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L'Andass (Association nationale des directeurs d'action sociale et de santé des conseils généraux) (1) a consacré, du 12 au 14 septembre, ses XIXes journées techniques à l'évolution de l'intervention sociale dans les départements. L'occasion de faire aussi le point sur les nouvelles échéances des conseils généraux avec son président, Pascal Goulfier, directeur de la solidarité départementale de la Manche.
Pourquoi l'Andass s'est-elle penchée sur l'évolution de l'intervention sociale des départements ?

Après plusieurs années consacrées aux nouvelles missions transférées aux départements par la décentralisation et à leurs conséquences sur nos organisations, notre association a voulu réfléchir aux importantes évolutions qu'elles ont entraînées pour le travail social. Par exemple, le public de nos interventions a changé, il s'est beaucoup élargi. Travailler avec les familles en difficulté, traiter des problèmes d'allocation, de RMI, cela fait partie des tâches traditionnelles des assistantes sociales. Mais avec la création de l'APA [allocation personnalisée d'autonomie], nos équipes ont été amenées à rencontrer des personnes âgées de tous milieux. Il en va de même pour la prestation de compensation du handicap et bientôt pour les tutelles. C'est un changement important. La question du maintien de la polyvalence ou de la spécialisation des équipes se repose aussi avec chaque nouvelle mission. Quels métiers réclame-t-elle ? C'est un problème d'organisation et de culture professionnelle.

Comment redonner du sens au travail social ?

Les conseils généraux comme les professionnels déplorent l'émiettement des dispositifs. Le développement d'actions collectives peut redonner du sens au travail social. Il est plus stimulant d'accompagner les personnes vers l'autonomie, par exemple au travers d'une action avec un groupe de locataires, que de remplir des formulaires pour le fonds de solidarité pour le logement. Les conseils généraux souhaitent également recentrer les professionnels sur leur métier. Ainsi beaucoup de départements ont confié l'instruction des dossiers d'allocation du RMI à des personnels administratifs ou aux caisses d'allocations familiales pour permettre aux travailleurs sociaux de se consacrer à l'accompagnement des personnes, au travers de la négociation des contrats d'insertion. Là où cela n'a pas été fait, c'est un objectif.

Le partage d'informations était-il aussi à l'ordre du jour ?

Oui, mais ce débat, qui aurait été passionné il y a quelques mois, a été beaucoup plus serein. La circulaire d'application de la loi sur la prévention de la délinquance donne des garanties [voir ce numéro, pages 5 et 46]. Le dispositif a évolué pour prendre en compte les inquiétudes des travailleurs sociaux et des responsables de l'action sociale.

Où en sont les maisons départementales des personnes handicapées ?

Il y avait du retard à rattraper dans le traitement des dossiers. De plus, c'est un énorme changement de passer d'une évaluation forfaitaire à un plan d'aide individuel. L'évolution est en cours, nous continuons à ramer ! La situation a été difficile cet été, avec les milliers de demandes d'orientation scolaire qui arrivent en mai et juin, pour des décisions à prendre en août au plus tard. Nous nous inquiétons de la prochaine étape, fixée en principe à février 2008, qui doit voir la transition de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé à la prestation de compensation. Il faut nous laisser un minimum de temps après la parution des décrets pour leur mise en oeuvre, et celle-ci ne doit pas intervenir au moment où nous aurons à traiter des orientations scolaires. Le directeur général de l'action sociale nous a donné des assurances en ce sens.

Nouvelle échéance : la réforme des tutelles au 1er janvier 2009...

Pour une fois, on nous a laissé un délai ! Les départements sont d'abord devant le choix de gérer eux-mêmes un dispositif nouveau pour eux ou de déléguer aux associations qui exercent déjà des mesures dans le cadre judiciaire. Certaines expriment des craintes sur leur volume de travail, donc d'emplois. Autre question : jusqu'où ne pas aller dans l'intrusion des familles, dont certaines risquent de dépendre du travailleur social à la fois pour leurs ressources et pour leurs dépenses de loyer, d'électricité, de nourriture ? Nous nous interrogeons également sur la masse de travail à prévoir, le dispositif pouvant concerner un plus grand nombre de personnes qui ne sont pas orientées actuellement vers la justice. Il est très important d'avoir une réflexion partagée entre les élus, l'encadrement et les équipes sociales pour fixer des priorités, déterminer des moyens et prendre en compte les problèmes éthiques. C'est un sujet délicat, il ne faut pas passer à côté.

Notes

(1) Andass : DSD de la Manche - 586, rue de l'Exode - 50008 Saint-Lô cedex - Tél. 02 33 77 79 34.

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