Les objectifs du PARSA (plan d'action renforcé pour les sans-abri), lancé en janvier dernier, ne seront pas remplis à la fin de l'année. C'est ce qu'a annoncé le 25 septembre Augustin Legrand, porte-parole de l'association Les enfants de Don Quichotte, en sortant d'une réunion du comité de suivi de ce plan, dont il est coprésident. Sur les 27 100 places promises aux sans-abri, seules 14 000 pourraient être débloquées d'ici à la fin 2007, a-t-il déploré.
De fait, selon ses informations, sur les 3 000 logements qui devaient être prioritairement proposés aux publics sortant de centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) sur le parc du 1 % logement, seuls 1 000 devraient être réservés en 2007. L'association indique en revanche n'avoir aucune information sur les logements qui devaient être libérés cette année dans le parc privé (4 000). Malgré le flou qui entoure encore certains chiffres, la FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) partage ce constat : « Alors que l'intérêt était de rendre de la fluidité au système, les objectifs de création de logements ne sont pas atteints, alors que les résultats sont au rendez-vous pour la transformation des places d'urgence en CHRS et en places d'hébergement de stabilisation », commente Sylvaine Villeneuve, chargée de mission « observation et communication ».
Les chiffres donnés par la direction générale de l'action sociale (DGAS) confirment cette analyse : sur les 6 000 transformations prévues de places d'urgence en places de « stabilisation », près de 5 500 sont en cours et la rallonge budgétaire annoncée par Christine Boutin (voir ce numéro, page 15) devrait permettre de réaliser le volume prévu. L'objectif des 4 500 places d'urgence transformées en places de CHRS devrait quant à lui être atteint, voire même dépassé. Le programme de logements en LogiRelais (1 600) n'a en revanche pas encore démarré, le décret de mise en oeuvre venant tout juste de paraître. Seulement 2 000 places supplémentaires en maison-relais sur les 9 000 annoncées seront créées d'ici la fin de l'année. « La réalisation est lente car elle dépend du bâti, des partenariats locaux et des financements complémentaires. Il faut en général de 18 mois à deux ans pour créer des places », explique Pascal Noblet, chargé de mission « urgence » à la DGAS.