Le projet du gouvernement de vendre 40 000 logements du parc social chaque année à leurs occupants a alimenté les débats lors du congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui s'est tenu du 18 au 20 septembre à Lyon.
Si les parcours résidentiels des locataires doivent être améliorés, attention aux solutions qui « pénaliseraient les locataires qui souhaitent le rester », a averti Michel Delebarre, président de l'USH, en ouverture du congrès. « Le logement locatif HLM est aujourd'hui pour beaucoup de ménages la seule réponse possible à leur besoin de logement dans de bonnes conditions. Il contribue à la mise en oeuvre du droit au logement et à la mixité sociale », souligne de son côté la Fédération nationale des offices publics de l'habitat, l'une des cinq fédérations de l'USH. Ce projet pourrait entraîner de « nouvelles difficultés d'endettement et d'entretien des immeubles » pour les familles, et, à terme « une dégradation des conditions de vie et de leur patrimoine ».
Même son de cloche du côté de la Confédération nationale du logement, qui dénonce fermement « cette politique qui tourne le dos à l'intérêt national ». « Cette décision traduit la volonté explicite de dire aux organismes HLM : si vous avez besoin de fonds, vendez et comptez de moins en moins sur l'Etat », renchérit Jean-Pierre Giacomo, président de la Confédération nationale du logement. L'association dénonce par ailleurs le décalage entre les dépenses liées au logement et le pouvoir d'achat des ménages. A l'instar de la Fondation Abbé-Pierre, selon qui, « derrière le chiffre record de logements construits en 2006, se cache une réalité qui est loin de répondre aux véritables besoins de la population » : parmi les 430 000 logement construits, seuls 35 000 sont véritablement sociaux, soit 8 % de la construction totale, déplore une nouvelle fois la fondation.