En adoptant le 5 septembre une communication sur « la pleine participation des jeunes à l'éducation, l'emploi et la société », la Commission européenne a surtout voulu attirer l'attention des Etats membres de l'Union européenne sur les taux trop élevés de chômage, de pauvreté, d'abandon scolaire et de mauvaise santé, qui sont l'apanage de la jeunesse dans de nombreux pays européens, dont la France.
En 2006, la pauvreté affecte ainsi 19 % des enfants. Près d'un jeune sur six quitte l'école prématurément. Et sur la population des jeunes adultes (entre 25 à 29 ans), un sur quatre n'a pas achevé ses études secondaires. Le taux de chômage des 15-24 ans s'établit à 17,4 % (soit 4,6 millions de personnes).
Devant ce constat, la Commission européenne a donc adressé une liste de recommandations aux Etats membres. Elle les invite notamment, très fermement, à atteindre les objectifs qu'ils s'étaient fixés au sommet de Bruxelles en 2003 (1). Par exemple, le « nouveau départ » qui devait être proposé en 2007 à chaque jeune demandeur d'emploi dans les six premiers mois de chômage sous la forme d'une formation, d'un apprentissage ou d'un nouvel emploi, ne l'est en réalité qu'à un jeune sur deux en Europe. Autre objectif à atteindre, notamment : la réduction de l'abandon scolaire de 10 % d'ici à 2010. La Commission demande également aux Etats de mettre en place des stratégies de « flexicurité » incluant des objectifs spécifiques sur l'emploi des jeunes, et de définir un cadre adéquat pour les stages en lien étroit avec la formation ou les études suivies. De son côté, elle devrait proposer en 2008 une charte européenne de qualité pour les stagiaires.
De façon plus générale, chaque Etat est invité à « se concentrer sur des mesures visant à l'intégration professionnelle, à l'inclusion sociale et à la citoyenneté active des jeunes ». Un rapport communautaire sur la jeunesse sera désormais rédigé tous les trois ans pour suivre ces politiques et les progrès réalisés, indique la commission.
L'exécutif européen entend aussi favoriser la mobilité des jeunes en Europe. Une expérience pilote, « Ton premier job », sera lancée cet automne par les agences publiques de l'emploi des différents Etats membres regroupées dans le réseau Eures. Et sur le même principe que l'Europass, un « Youthpass » sera mis en place et attestera des différentes qualifications ou expériences de mobilité acquises par les jeunes en Europe. Enfin, la Commission entend lancer prochainement une étude d'impact et une consultation sur l'opportunité de prendre une initiative visant à favoriser la reconnaissance des activités bénévoles des jeunes.