La composition de la commission chargée d'élaborer le plan Alzheimer, placée sous la présidence de Joël Ménard et mise en place le 3 septembre (1), ainsi que celle de ses huit groupes de travail, étonne bien des professionnels du secteur médico-social, qui s'y trouvent fort peu représentés. « A ce point, ce n'est pas un oubli, cela ressemble à une mise à l'écart », estime Alain Villez, conseiller technique à l'Uniopss (2).
Il est vrai que la feuille de route de la commission, donnée par le président de la République, retient la recherche comme premier axe de travail, tandis que l'accompagnement médico-social ne vient qu'en troisième position, remarque Alain Villez. « La recherche, c'est important, mais cela ne donnera des résultats qu'à long terme. Or pour les milliers de malades diagnostiqués chaque année et plongés, eux et leur famille, dans une angoisse folle, il y a urgence. Trop souvent, on ne leur dit que : «Revenez dans six mois voir comment cela évolue» ! La priorité, c'est bien l'accompagnement. » C'est aussi ce que plaident les familles concernées (3).
Par ailleurs, la Fnadepa (Fédération nationale des associations de directeurs d'établissements et services pour personnes âgées) (4) s'inquiète à son tour du financement « aléatoire » annoncé pour ce plan Alzheimer (5). Et ce, d'autant plus que les 850 millions d'euros attendus des nouvelles franchises médicales « seront partagés avec le plan cancer et les soins palliatifs ». La fédération « appelle de ses voeux des moyens concrets », notamment un ratio d'encadrement moyen de 0,8 en établissement, « avec un effort particulier pour les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer », et sans que cela pèse sur le « reste à charge » des résidents. Elle attend aussi « l'annonce de la création d'une véritable prestation universelle de compensation des handicaps tout au long de la vie ».
(2) Uniopss : 15-17, rue Albert - 75013 Paris - Tél. 01 53 36 35 00.
(4) Fnadepa : 146, rue de Paradis - 13006 Marseille - Tél. 04 91 14 00 40.