Rappelant que la maladie d'Alzheimer touche aujourd'hui 850 000 personnes et que chaque année 225 000 nouveaux cas sont enregistrés, le président de la République souhaite susciter « une mobilisation de la société tout entière ». Cette tâche incombe à la commission présidée par Joël Ménard, que Nicolas Sarkozy a installée le 3 septembre. Elle est chargée d'élaborer un plan - qui ne soit pas seulement la continuité des deux plans précédents - autour de quatre thèmes de travail.
Premier axe : la recherche, qui doit occuper une place privilégiée dans les travaux de la commission, dans l'objectif, selon le chef de l'Etat, que les efforts de recherche permettent la découverte ou la validation d'un diagnostic et d'un traitement en France. En matière d'éthique et de communication, les propositions de la commission devront viser en priorité le respect du malade et éclairer les aspects éthiques et sociétaux des problèmes financiers générés par les coûts d'une prise en charge qui nécessite la solidarité de tous. Sur ce dernier point, le chef de l'Etat a confirmé que le plan « Alzheimer » « sera adossé à des ressources nouvelles apportées par la franchise médicale » (1). Par ailleurs, afin d'optimiser l'accompagnement médico-social, les formations des personnels nécessaires et les organisations locales doivent être des thèmes majeurs de propositions. Enfin, l'idée selon laquelle « ce n'est pas parce que chaque professionnel fait bien son travail que les personnes sont bien prises en charge » servira de fil conducteur aux réflexions portant sur l'organisation du système de soins. Sur l'ensemble de ces thèmes, Nicolas Sarkozy enjoint à la commission de lui « proposer des mesures opérationnelles, chiffrées, identifiant clairement le responsable de leur mise en oeuvre ».
Créée pour une durée de quatre mois (2), la commission est composée, outre son président, de dix membres - qui seront nommés par arrêté - dont le président de la Société française de santé publique et le président du conseil d'administration de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Huit groupes de travail sont de plus chargés de donner à la commission des avis techniques notamment sur l'accompagnement des malades et de leurs familles, les approches médico-sociales, l'organisation de la continuité de la prise en charge médicale, la neuropsychologie, la génétique, la psychiatrie, les relations avec les industriels ainsi que le financement. Les membres et les coordonnateurs de ces groupes de travail seront nommés par arrêté.
Les premières orientations de la commission devraient être connues le 21 septembre et le plan présenté dans sa globalité le 1er novembre prochain, afin que sa mise en oeuvre puisse débuter dès le 1er janvier 2008. Conscient de la brièveté des délais, le président de la République a invité à la création d'un forum Internet pour recueillir les avis des professionnels et du grand public.
(2) Un décret viendra prochainement entériner la création de la commission et de ses groupes de travail.