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L'approche interministérielle doit perdurer dans la lutte contre les addictions, défendent les associations

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Le changement de président à la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) augure-t-il un durcissement de la politique à l'égard des conduites addictives ? C'est en tout cas la crainte exprimée par Act Up, à la suite de la nomination à ce poste d'Etienne Apaire qui, après avoir été conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, fut conseiller pour les affaires pénales de Pascal Clément, ministre de la Justice, entre 2005 et 2007 (1). « Pas question de faire des procès d'intention », rétorque, pour sa part, Jean Pierre Couteron, président de l'ANIT (Association nationale des intervenants en toxicomanie), tout en espérant que le nouveau président conserve à la MILDT son approche interministérielle. « Une politique des addictions qui s'enfermerait dans l'alternative soigner ou sanctionner reviendrait à abandonner l'essentiel », préviennent ainsi, dans un communiqué commun, l'ANIT et la Fédération des acteurs de l'alcoologie et de l'addictologie (F3A) (2).

Ces deux associations expliquent qu'une profonde rénovation a été engagée dans le champ de la lutte contre la toxicomanie avec le plan « addictions » (3) et la réorganisation du pôle médico-social, qui va regrouper au sein des CSAPA (centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) les structures autrefois dédiées à l'alcool et celles destinées aux toxicomanes (4). Une réforme, engagée depuis plusieurs années, qui devrait « faciliter l'accueil des usagers et des familles ».

En outre, les deux organisations se félicitent du changement de regard de la société sur les substances psycho-actives, qui a permis de modifier « le statut longtemps banalisé de l'alcool » et d'apporter des réponses éducatives, comme la mise en place des consultations « cannabis ». A cela s'ajoute, avec la prise en compte des nombreuses rémissions spontanées et la politique de réduction des risques (voir ce numéro, page 29), une modernisation des pratiques professionnelles, qui « repose sur les liens entre le soin, l'accompagnement et la réduction des risques ».

Cette mutation doit être conduite à son terme et évaluée, car beaucoup reste encore à faire, soutiennent l'ANIT et la F3A. Toutes deux rappellent ainsi « les enjeux essentiels » que constituent les approches médico-sociale de proximité et multi-institutionnelle des questions d'addictions. En effet, face à la toxicomanie, « les réponses ne peuvent être que diversifiées : préventives, éducatives, législatives, médico-psycho-sociales, hospitalières ». Une diversité que les deux associations entendent bien continuer à défendre auprès du nouveau président de la MILDT.

Notes

(1) Voir ASH n° 2520 du 31-08-07, p. 23.

(2) ANIT : 9, passage Gatbois - 75012 Paris - Tél. 01 43 43 72 38 ; F3A : 154, rue Legendre - 75017 Paris - Tél. 01 42 28 65 02.

(3) Voir ASH n° 2479 du 17-11-06, p. 7.

(4) Voir ASH n° 2494 du 16-02-07, p. 19.

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