Si l'annonce, par le président de la République, de la création d'une branche spécifique de couverture du risque « perte d'autonomie » (1) réjouit la Fédération APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) (2), celle-ci constate néanmoins que « les conditions d'un financement solidaire et pérenne ne sont pas réunies ».
Pour elle, en effet, si le principe et les modalités des franchises médicales sont confirmés, celles-ci s'appliqueront aux personnes en situation de handicap qui perçoivent l'allocation aux adultes handicapés - et qui « pour 15 € de trop » ne peuvent bénéficier de la couverture maladie universelle -, avec le risque de restreindre leur accès aux soins et de les « marginaliser un peu plus ». De même, estime la fédération, le projet de TVA sociale aggraverait les conditions de vie des personnes handicapées et des personnes âgées dépendantes aux faibles ressources.
L'APAJH propose donc un financement du risque « perte d'autonomie » par une hausse de la CSG, modulée selon les capacités et les ressources. L'association souhaite aussi la suppression de la « journée de solidarité », qui « stigmatise encore plus » les personnes âgées et handicapées.
Par ailleurs, en regrettant que la mise en accessibilité des établissements ouverts au public ne fasse pas l'objet d'une étude de coût nationale, et en estimant que la charge ne peut être laissée aux seules collectivités locales au risque de développer les inégalités territoriales, l'APAJH demande l'établissement d'un véritable plan national de cinq ans, « dans lequel la participation financière de l'Etat devra s'inscrire » sous la forme de dotations aux collectivités locales.
(2) APAJH : 185, bureaux de la Colline - 92213 Saint-Cloud cedex - Tél. 01 55 39 56 00.