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Familles monoparentales : toujours plus nombreuses et exposées à la précarité

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Une famille avec enfants sur cinq est monoparentale, relève l'INSEE, s'appuyant sur les enquêtes annuelles de recensement de 2004, 2005 et 2006 (1). La part de ces familles - ménages formés d'un adulte avec un ou plusieurs enfants - continue donc d'augmenter : elles sont 2,1 millions en France métropolitaine, soit 10 % de plus qu'en 1999, et comptent 2,8 millions d'enfants. Dirigées à 85 % par des mères, ces familles sont rarement nombreuses : 56 % d'entre elles n'ont qu'un enfant et 9,7 % trois enfants (contre 15 % pour les couples).

L'accroissement de leur nombre rend d'autant plus visible la vulnérabilité des familles monoparentales, sur laquelle revient une récente analyse du Centre d'études de l'emploi (CEE) (2)croisant diverses sources d'information (dont l'enquête Emploi pour l'année 1994), ce dernier met en évidence que les parents concernés sont en moyenne moins qualifiés que les autres. Près d'un quart des mères célibataires n'ont pas dépassé le niveau du collège. Plus fragiles sur le marché du travail, du fait de leur maternité conjuguée au manque de formation et d'expérience professionnelle, ces femmes perçoivent de faibles revenus : 30 % touchent moins de 1 000 € nets par mois. Elles sont aussi plus souvent inactives, puisque 59 % seulement occupent un emploi, et plus exposées aux emplois atypiques (24 % sont à temps partiel).

Globalement, les familles monoparentales sont plus confrontées que les autres à différentes formes de précarité : leur niveau de vie est inférieur de 24 % à celui de l'ensemble des ménages avec enfants. Elles constituent à elles seules 20 % des ménages pauvres. Les mères étant plus concernées que les pères : le taux de pauvreté de femmes actives et inactives s'établit respectivement à 10 et 25 %, contre 7 % pour les hommes, tous statuts confondus. Près du tiers des parents sont bénéficiaires des minima sociaux, principalement du RMI ou de l'allocation de parent isolé. Mais les situations sont loin d'être homogènes : outre les écarts entre les sexes, il existe d'importantes disparités entre les mères elles-mêmes, selon leur niveau de qualification ou de diplôme, leur situation familiale antérieure et l'âge de leurs enfants.

Aussi la protection sociale joue-t-elle un rôle prépondérant dans le niveau de vie des familles monoparentales : elle contribue à l'augmenter de 20 % en moyenne, contre 1 % pour les couples avec enfants. Cette hausse atteint même 80 % pour des parents élevant seuls trois enfants ou plus et 87 % pour ceux qui ont un enfant de moins de 3 ans.

Il n'en reste pas moins que le taux de pauvreté est de 40 % chez les parents isolés sans revenu d'activité et de 9 % chez ceux qui ont déclaré des revenus d'activité ou des indemnités chômage. Mais « lorsque les ressources des parents seuls proviennent principalement des prestations sociales, le problème est bien de favoriser la sortie de ces prestations, ce qui implique un renforcement des dispositifs d'insertion et d'accompagnement de ces parents vers l'emploi », dont l'étude déplore les faibles effets incitatifs.

Notes

(1) INSEE première n° 1153 - Juillet 2007 - www.insee.fr.

(2) Les familles monoparentales en France - Anne Eydoux, Marie-Thérèse Letablier, avec la collaboration de Nathalie Georges - Juin 2007 - CEE : Le Descartes I - 29, promenade Michel-Simon - 93166 Noisy-Le-Grand cedex - Tél. 01 45 92 68 00 - Disponible sur www.cee-recherche.fr.

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