Le chef de l'Etat a fixé au ministre de l'Education nationale, dans une lettre co-signée par François Fillon, les missions qui lui paraissent prioritaires et pour lesquelles il est demandé à Xavier Darcos d'« obtenir rapidement des résultats ».
Premier objectif assigné au ministre : assurer la réussite de chaque élève. Pour cela, des moyens de soutien seront mis en oeuvre, et les parcours scolaires seront individualisés. Concrètement, dès la rentrée 2007, des études dirigées devront être proposées à tous les élèves de l'enseignement prioritaire, avant d'être généralisées à l'ensemble des établissements scolaires à la rentrée suivante, étant précisé que le soutien proposé aux élèves les plus en difficulté devra être individualisé. La réussite de chaque élève passe également par la mise en place dans les quartiers sensibles, en lien avec les communes, de structures d'accueil de la petite enfance, dont le but sera de « préparer à l'école des enfants issus de milieux très défavorisés et de leur donner les mêmes chances que les autres d'y réussir ». Le président de la République demande par ailleurs au ministre de l'Education nationale de traduire dans les faits sa décision, annoncée le 11 juin dernier, de mettre fin à l'apprentissage dès 14 ans, et le missionne pour mettre en place un nouveau service public de l'orientation.
Dans cette missive, le chef de l'Etat explicite aussi sa position sur la carte scolaire. « Notre objectif est de [la] rendre superflue par une égalisation du niveau des établissements qui permettra aux parents de choisir l'école de leurs enfants non plus en fonction [de leur] niveau réel ou supposé, mais du projet pédagogique mis en oeuvre. » Pour cela, le ministre de l'Education nationale est chargé de donner aux structures scolaires « plus de souplesse et d'autonomie » pour leur permettre de mettre en oeuvre un projet pédagogique qui leur soit propre. Parallèlement, et en concertation avec les collectivités territoriales concernées, Nicolas Sarkozy demande à Xavier Darcos de faire en sorte qu'elles puissent recruter en dehors de leur secteur une proportion croissante d'élèves, tout « en leur imposant des obligations de mixité sociale et scolaire de leurs effectifs ». Ainsi, « l'obligation de mixité sociale ne sera plus une contrainte imposée aux familles, mais une responsabilité confiée aux établissements ». Par ailleurs, grâce notamment à des moyens supplémentaires, le ministre devra veiller à soutenir davantage les structures accueillant les élèves connaissant le plus de difficultés, et devra également accorder davantage de moyens à celles qui réussissent bien que situées dans des quartiers difficiles.
« Face aux ghettos scolaires », Nicolas Sarkozy souhaite la mise en oeuvre d'une politique spécifique, « qui ne pourra être que progressive ». Dès la rentrée 2007, le ministre de l'Education nationale est chargé d'identifier une trentaine d'établissements très en difficulté et de diviser par deux leurs effectifs, en répartissant dans des structures voisines les élèves en surnombre sur la base du volontariat. Il devra également doter ces établissements d'équipes éducatives renforcées et spécialement formées. Dans le même esprit, il est demandé au ministre de multiplier les internats de réussite éducative en zone urbaine, « afin de donner à tous les élèves méritants les conditions nécessaires pour poursuivre les meilleures études possibles ».
Xavier Darcos est invité, d'autre part, à poursuivre l'effort, entrepris par le précédent gouvernement, de scolarisation des enfants handicapés dans les écoles de droit commun.