Recevoir la newsletter

Départs en vacances : les aides des CAF ne suffisent pas à réduire les inégalités

Article réservé aux abonnés

L'une des caractéristiques principales des politiques d'aide au départ en vacances est leur inégalité territoriale, pointe une étude de l'Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (OVLEJ) (1), réalisée à partir de l'enquête vacances de l'INSEE de 2004 (2). La proportion d'enfants aidés varie de 5 à 41 % selon les régions. Les caisses d'allocations familiales (CAF) et les collectivités locales contribuent à cette inégalité, puisque leurs interventions, au lieu de s'équilibrer, se cumulent.

Etant donné l'impact de ces aides (seules 8 % des familles aidées ne partent pas, contre 25,5 % en moyenne), ces disparités territoriales se répercutent sur les taux de départ en vacances : dans toutes les régions où l'aide est peu fréquente (moins de 17 % des bénéficiaires, contre 20 % en moyenne), l'accès aux vacances apparaît difficile (37 à 28 % de non-partants).

Les aides des CAF sont ciblées en premier lieu sur les familles nombreuses : leurs bénéficiaires représentent seulement 2 % des enfants uniques, mais la totalité des 5-19 ans nés dans des familles de six enfants. S'il est moins déterminant, le revenu entre également en jeu : les aides des CAF touchent 21 % des enfants d'allocataires du RMI et 13 % de ceux pour lesquels le chef de famille est au chômage.

Un coup de pouce qui s'ajoute à d'autres

Quant aux aides des collectivités locales, elles semblent davantage destinées aux enfants de familles en grande difficulté sociale et économique, puisque dans 28 % des cas, le chef de famille est au RMI. 30 % des ménages concernés perçoivent des revenus mensuels inférieurs à 750 € . L'aide de la CAF s'ajoute par ailleurs le plus souvent (dans 70 % des cas) à celle de la collectivité locale ou d'une organisation caritative. Elle se cumule en revanche rarement avec celle des comités d'entreprise. Cette dernière, logiquement, concerne en particulier les enfants et les jeunes issus des 50 % des ménages les plus aisés.

Comment les aides influent-elles sur l'accès aux vacances ? Celles des CAF ont un impact jusqu'à 18 000 € de revenus. De manière générale, « au-dessus de 27 000 € annuels, les aides, quelle que soit leur provenance, ont un effet relativement faible sur le départ des enfants », analyse l'OVLEJ. Les aides des CAF touchent plutôt les enfants privés de vacances familiales (10 % en sont bénéficiaires), et parmi eux surtout ceux qui partent en séjour collectif : 37 % d'entre eux sont aidés par une CAF. Mais au final, les aides des caisses s'avèrent insuffisantes pour permettre un accès équitable aux vacances : seul un enfant sur dix vivant dans une famille à faible quotient familial (inférieur à 426 € ) en bénéficie alors que près de la moitié des enfants de ces familles ne partent pas.

Près de 3 millions des 5-19 ans ne sont pas partis en vacances en 2004, rappelle l'OVLEJ, qui souligne que le départ s'avère particulièrement difficile en dessous d'un revenu annuel de 12 000 € . Pour « développer une politique d'aide au départ concertée, élargie et plus équitable », l'organisation propose de mettre en place un outil d'observation national sur l'ensemble des aides au départ existant sur le territoire, et sur leur impact réel. Elle demande une « politique concertée entre les différents acteurs, au niveau national mais également au niveau des territoires », et l'accès effectif aux aides des enfants et jeunes potentiellement bénéficiaires. Enfin, elle souhaite que les aides des CAF puissent bénéficier aussi aux familles à revenu médian (23 000 à 27 000 € ), la moitié d'entre elles se situant à un niveau de quotient familial (562 à 770 € ) qui dépasse le seuil d'intervention des caisses.

Notes

(1) L'OVLEJ regroupe la Jeunesse au plein air, l'Union nationale des associations de tourisme (membres fondateurs), ainsi que la Casden Banque Populaire, les CEMEA, la Caisse centrale d'activités sociales du personnel des industries électrique et gazière, les Francas, la Ligue de l'enseignement et les PEP. Il a rejoint en 2006 l'Observatoire de l'enfance.

(2) « Les aides au départ dans l'enquête vacances 2004 » - Bulletin n° 18 - Juillet 2007 - OVLEJ - C/o Observatoire de l'enfance : 3, square Max-Hymans - 75748 Paris cedex 15 - Tél. 01 43 27 49 40.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur