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Complémentaire santé : les populations les plus vulnérables sont les moins couvertes

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En 2003, neuf personnes sur dix disposaient d'une couverture maladie complémentaire, soit trois fois plus qu'en 1981, révèle l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) (1). La souscription d'une telle couverture reste néanmoins corrélée au niveau de vie : « plus le niveau de vie de leur ménage est faible, plus les individus se trouvent sans complémentaire santé ».

La couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), censée bénéficier aux foyers à très bas revenus, devrait en principe assurer une prise en charge pour l'ensemble de la population concernée. Or, souligne l'INSEE, le taux de non-recours à la CMU-C est évalué à environ 15 % en 2003 en raison notamment de la nécessité d'une démarche administrative et du manque d'informations (2). Il en résulte que les populations les plus vulnérables sont les moins couvertes : 13 % des personnes appartenant à une famille monoparentale contre 5 % pour les individus vivant dans un ménage composé d'un couple et de deux enfants. C'est aussi le cas des étrangers vivant en France : 46 % des Africains, 42 % des Maghrébins, 33 % des ressortissants des pays européens hors Union européenne (UE) et 21 % des ressortissants de l'UE, contre 8 % des Français de naissance (3).

En outre, le fait de bénéficier de l'exonération du ticket modérateur, soit d'une prise en charge à 100 % par la sécurité sociale (en cas d'affections de longue durée, d'incapacité permanente à la suite d'un accident du travail...), diminue le recours à une complémentaire. Or le bénéficiaire ne dispose pas du même régime pour ses autres problèmes de santé, rappelle l'INSEE.

Enfin, le recours aux soins est lié à la possession d'une couverture maladie complémentaire : 17 % des adultes non couverts déclarent ne pas avoir consulté de médecin au cours des 12 mois précédant l'enquête contre 7 % pour les autres. Les individus sans complémentaire ont dans l'ensemble une santé moins bonne, 14 % d'entre eux déclarant avoir des caries dentaires non soignées, soit deux fois plus que le reste de la population. Ainsi, un individu qui considère sa santé comme « très mauvaise » sur cinq n'a pas de complémentaire.

A noter : les jeunes (18-29 ans) ont le taux de non-couverture le plus fort, soit 14 % en 2003, tandis que, parmi les personnes les plus âgées (plus de 70 ans), ce taux est passé de 54 % en 1981 à 10 % en 2003.

Notes

(1) « La complémentaire santé : une généralisation qui n'efface pas les inégalités » - INSEE Première n° 1142 - Juin 2007 - Disponible sur www.insee.fr.

(2) Deux récents rapports du Fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie soulignaient également que le recours au dispositif d'aide à l'acquisition d'une couverture complémentaire santé, créé en 2005, restait insuffisant - Voir ASH n° 2496 du 2-03-07, p. 13 et n° 2510 du 1-06-07, p. 10.

(3) Il existe également une différence importante entre Français de naissance et Français par acquisition de la nationalité en fonction du pays d'origine de ces derniers : 26 % des individus qui ont acquis la nationalité française mais qui sont nés au Maghreb restent sans couverture complémentaire contre 9 % pour ceux nés en Europe (hors UE).

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