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Lutte contre les exclusions : Christine Boutin fait part de ses ambitions au CNLE

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« Notre premier devoir est de briser des tabous et de contribuer au changement des mentalités. » Telle est la déclaration programmatique faite le 21 juin par la ministre du Logement et de la Ville, venue assister à la première réunion du Comité national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) sous « l'ère Sarkozy ». Christine Boutin se veut ainsi l'interlocutrice privilégiée du gouvernement auprès du CNLE, qu'elle a assuré de son engagement pour la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Dans cette optique, elle a indiqué aux membres du comité qu'elle proposerait au Premier ministre la tenue d'un comité interministériel de lutte contre les exclusions en 2008, précédée de conférences territoriales de proximité qui déboucheront sur une grande conférence nationale de lutte contre les exclusions, à l'instar de la démarche adoptée en 2006. « Une réunion de ce comité tous les deux ans me paraît nécessaire », a-t-elle ajouté.

Parmi les thèmes que la ministre souhaite voir abordés, la mise en oeuvre de la loi du 5 mars 2007 instituant un droit au logement opposable (1). Saluant les initiatives de son prédécesseur, Jean-Louis Borloo, pour augmenter l'offre de logements abordables, Christine Boutin entend à son tour « lancer une vaste politique du logement, qui permette in fine à chacun de pouvoir habiter un logement correspondant à ses revenus ». Et réfléchir à « l'équation particulière de l'Ile-de-France qui est un problème à part entière en matière de logement et d'hébergement ». En outre, dans le cadre de ses réflexions sur l'hébergement d'urgence et la veille sociale, la ministre du Logement et de la Ville a assuré qu'elle soutiendrait l'organisation de la conférence de consensus pilotée par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) en lien avec la direction générale de l'action sociale, et qui se tiendra cet automne.

Par ailleurs, une attention particulière sera accordée au retour à l'emploi des bénéficiaires des minima sociaux « pour que ceux qui reprennent un emploi, avec un temps de travail suffisant, aient un intérêt financier réel à sortir des minima sociaux », a indiqué la ministre au Logement et à la Ville, faisant ainsi référence à l'extension de l'expérimentation du revenu de solidarité active voulue par Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. Ce dernier a d'ailleurs profité de cette rencontre avec le CNLE pour lui présenter son projet (2), qui a recueilli un « avis unanimement positif », a indiqué le président du comité, Bernard Seillier (sur l'avis réservé de l'Uniopss, voir ce numéro, page 49).

Christine Boutin s'est également inquiétée du « lien entre exclusion et éducation » s'agissant des jeunes qui habitent les quartiers défavorisés et de ceux appartenant aux minorités visibles : en effet, « le nombre d'élèves en retard scolaire de deux ans à l'entrée en 6e est deux fois plus élevé [dans ces quartiers] que dans le reste de la France », a-t-elle indiqué, ajoutant que le taux de chômage des 15-24 ans dans les quartiers en difficulté est de 42 %, contre une moyenne nationale de 23 %. Aussi, « pour permettre à chaque jeune de 14 à 24 ans de s'inscrire dans un parcours personnalisé qui lui permette de s'en sortir », a-t-elle confirmé qu'elle allait « bâtir le «plan Marshall» pour l'accès à la formation et à l'emploi des jeunes » voulu par le président de la République. Et a souligné que ce « plan sera centré sur des personnes plutôt que des quartiers, parce que ce qui est important, c'est de trouver une réponse qui soit adaptée à chaque situation personnelle », a-t-elle précisé. Toujours dans ce cadre, la ministre a indiqué réfléchir « à tout ce qui pourra aider certains d'entre eux à intégrer les règles élémentaires de la vie en entreprise » (respect des horaires...). Le plan visera également à « intégrer les habitants dans la dynamique économique et sociale de la ville et du pays ». Afin de favoriser la mixité sociale, Christine Boutin souhaite par ailleurs organiser des « jumelages entre les écoles primaires des [zones d'éducation prioritaire] et celles des autres quartiers de la ville ». Et trouver les voies et les moyens d'associer les femmes des quartiers défavorisés, au premier rang desquelles les mères.

Au-delà de ces thématiques, Bernard Seillier souhaite que les questions relatives à la prévention ou encore au suivi du plan national d'action pour l'inclusion sociale demeurent à l'ordre du jour des travaux du CNLE.

Notes

(1) Voir ASH n° 2496 du 2-03-07, p. 21.

(2) Voir ASH n° 2413 du 22-06-07, p. 5.

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