La délinquance juvénile ne peut être efficacement combattue qu'en adoptant une stratégie intégrée aux niveaux national et européen sur la base de trois principes directeurs : la prévention, l'insertion sociale de tous les jeunes et l'adoption de mesures judiciaires et extra-judiciaires. Tel est le message délivré par le Parlement européen dans un rapport d'initiative qu'il adopté le 21 juin. Rédigé par la socialiste grecque Katerina Batzeli (PSE, EL), ce texte souligne également la nécessité de réduire les inégalités sociales et de « lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté, avec une attention particulière pour la pauvreté des enfants ». La délinquance des mineurs devient en effet « préoccupante tant par son caractère massif qu'en raison du rajeunissement de l'âge d'entrée dans la délinquance et du fait que les agissements dénotent une cruauté toujours plus grande », estiment les eurodéputés.
Le Parlement européen préconise donc différentes mesures comme, par exemple, la mise en place dans chaque pays d'un numéro vert européen « pour les enfants et les adolescents à problèmes », une formation permettant aux enseignants de gérer le caractère hétérogène des classes, l'établissement d'une procédure moderne de règlement des conflits en milieu scolaire grâce à des instances de médiation et l'élaboration, avec les médias, d'une « feuille de route » visant à protéger les droits de l'enfant, notamment ceux des mineurs délinquants, en interdisant « de diffuser des scènes de violence extrême à certaines heures de la journée ». Les eurodéputés encouragent également les Etats membres à prévoir dans leurs politiques nationales l'institution d'un congé parental d'un an, « permettant aux familles qui le souhaitent de privilégier ainsi la prime éducation de leur enfant, laquelle revêt une importance capitale dans son développement affectif ». Et leur demandent en outre « d'intégrer à leur politique d'éducation l'octroi d'un soutien psychologique et de conseils particulièrement destinés aux enfants qui sont confrontés à des problèmes de socialisation, la possibilité de dispenser des soins médicaux dans chaque établissement scolaire, la désignation d'un travailleur social affecté dans chaque cas à un nombre restreint d'établissements scolaires, d'un sociologue-criminologue, d'un pédopsychiatre et d'experts en matière de délinquance infantile. » La Commission, quant à elle, devrait financer des actions préventives dans le cadre de programmes communautaires d'ores et déjà existants et créer une nouvelle ligne budgétaire affectée à des actions intégrées et aux réseaux de lutte contre la délinquance des mineurs, souligne le rapport.