La menace était dans l'air (1). C'est fait. La dissolution de la Fédération des syndicats nationaux des employeurs signataires de la convention collective nationale du 15 mars 1966 - dite couramment « Fédération des employeurs » - a été votée lors de son conseil d'administration du 13 juin. Elle avait été créée en 1964. Le coup de grâce a été porté par le Snasea (Syndicat national au service des associations du secteur social et médico-social) et le SOP (Syndicat général des organismes privés sanitaires et sociaux à but non lucratif), en désaccord avec le troisième membre de l'organisation, la Fegapei (Fédération nationale des associations de parents et amis employeurs et gestionnaires d'établissements et services pour personnes handicapées mentales).
« La fédération n'est plus le lieu adéquat à la réalisation de [nos] objectifs », déclarent le Snasea et le SOP, qui réaffirment leur volonté de « partenariat ». De son côté, la Fegapei, qui « avait souhaité mettre sur la table le chantier de l'évolution du dialogue social et des périmètres de négociation », « regrette » cette décision et, « malgré l'absence de débat, appelle à la poursuite du dialogue » pour faire évoluer le contenu des accords collectifs.
Le Snasea et le SOP affirment aussi leur volonté de rénover la convention de 1966 pour améliorer son « attractivité », la simplifier, l'actualiser par l'intégration de nouveaux métiers et services et réformer les classifications. Les deux syndicats « maintiennent » la réunion de négociation avec les représentants des salariés prévue le 10 juillet. Se pourrait-il que la crise désormais consommée entre les représentants patronaux aide - résultat paradoxal - à sortir de l'ornière ce chantier embourbé de longue date ?
En tout cas, les trois organisations devaient se retrouver dès le 14 juin, avec leurs trois autres partenaires (2), au sein du conseil d'administration de l'Unifed. A suivre.
(2) La FEHAP, la Croix -Rouge française et la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer.