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« Il faut instaurer un dialogue civil sur l'emploi dans les associations »

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La CPCA (Conférence permanente des coordinations associatives) (1) a rendu public le 2 juin un livre vert intitulé « L'emploi dans les associations : un choix de société ». L'occasion de faire valoir les spécificités du secteur en la matière et de demander à nouveau la reconnaissance du mouvement associatif et de ses organisations patronales, explique son président, Jacques Henrard.
Pourquoi un livre « vert » ?

Selon les usages de l'Union européenne, un livre vert permet de faire des propositions pour lancer un débat sur un sujet donné. A l'étape suivante, on rédige un livre blanc qui intègre les réactions du secteur et de l'administration et qui prépare la mise en oeuvre d'une politique publique. Cette méthode permet de concrétiser un dialogue avec tous les acteurs de la société civile. Pour notre part, nous avons consulté 953 responsables associatifs (2). Les résultats seront adressés au gouvernement et aux députés au début de la mandature, avant l'été.

Le thème de l'emploi a-t-il pour vous une actualité particulière ?

Nous avons plusieurs motifs puissants pour nous faire entendre sur le sujet. Les associations sont particulièrement implantées dans des branches comme le sanitaire et social ou l'aide à domicile qui connaissent une forte dynamique de création d'emplois. Les associations ont aussi été le premier employeur du plan de cohésion sociale lancé en 2005, avec plus de 29 000 contrats d'avenir et plus de 68 000 contrats d'accompagnement dans l'emploi en cours à la fin 2006. Or le secteur n'a pas été associé à l'élaboration de cette politique. Nous voulons bien, par solidarité, prendre notre part dans l'insertion des publics en difficulté, mais à certaines conditions qu'il faut discuter. Le but des associations n'est pas la création d'emplois, mais la réussite de leurs objectifs sociaux. L'embauche de personnes sous contrat aidé doit donc servir le projet associatif, ce qui suppose des capacités d'encadrement et d'accompagnement. C'est d'ailleurs aussi, pour les intéressés, la condition d'une insertion réussie.

Toute politique de l'emploi dans le monde associatif doit donc prendre en compte l'ensemble de ses problématiques liées à la fois au salariat, au bénévolat et au volontariat, à la modernisation du management, à la qualité des emplois et au modèle économique qui sous-tend chaque type d'activité.

Cette question est-elle purement nationale ?
Vos propositions insistent donc sur la reconnaissance du secteur...

Le développement de l'emploi associatif est un choix de société qui implique la pleine reconnaissance du rôle des associations dans l'économie du pays. Cela passe par leur prise en compte dans les outils statistiques, la mise en place d'une enquête annuelle de l'INSEE, la création d'un compte satellite des organismes à but non lucratif (3)... Cela suppose aussi la reconnaissance de la représentativité des organisations patronales de l'économie sociale (12 % des voix aux dernières élections prud'homales), qui devrait intervenir dès les premiers rendez-vous fixés par le gouvernement aux partenaires sociaux à l'automne. Cela réclame enfin une meilleure reconnaissance du mouvement associatif organisé, par exemple au sein du Conseil économique et social (cinq sièges sur 231 actuellement) et dans les CES régionaux.

Notes

(1) CPCA : 28, place Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 40 36 80 10.

(2) Entre le 27 avril et le 31 mai. Les résultats sont disponibles sur www.queseraitlaviesansles associations.org.

(3) Voir ASH n° 2452 du 21-04-06, p. 25.

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