« Les usagers ne doivent pas être la seule variable d'ajustement économique » de l'assurance maladie, protestent le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) (1) et l'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) (2). C'est pourtant ce qui transparaît dans les mesures envisagées après le dernier avis du comité d'alerte sur l'évolution des dépenses (3).
L'extension du système de franchises créera des charges nouvelles pour les usagers tandis qu'une revalorisation tarifaire est accordée à certains professionnels, relèvent les deux organisations. Cette « responsabilisation à géométrie variable » ne va pas dans le sens de « l'évolution profonde des comportements et des pratiques » qu'appelle la situation. Seule une réforme inscrite « dans une dynamique commune et solidaire » peut être « lisible et acceptée par tous », l'objectif de préserver « l'accès à des soins de qualité pour tous et la faculté de notre système solidaire de continuer à les prendre en charge » étant largement partagé par les Français.
Pour le CISS et l'Uniopss, les mesures annoncées à ce jour apparaissent donc « comme une fausse solution à un vrai problème ». Regrettant que la volonté de concertation avec les partenaires de la société civile annoncée sur l'environnement ou sur le travail ne soit pas étendue au « problème pourtant crucial de l'avenir de notre système de santé », les deux organisations en appellent à une « réflexion globale » sur la consommation de soins et le contrôle des pratiques médicales et à un « vaste débat public ».
(1) CISS : 5, rue du Général-Bertrand - 75007 Paris - Tél. 01 40 56 01 49.
(2) Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 53 36 35 00.