De 1950 à 2005, la part de la consommation de soins et de biens médicaux est passée de 2,5 % à 8,8 % dans le produit intérieur brut. Cette multiplication par 3,5 est le résultat d'une rétropolation des comptes - c'est-à-dire d'un nouveau calcul homogène des données antérieures selon la méthodologie actuelle des comptes de la santé. « Cette tendance est d'autant plus remarquable qu'elle incorpore un effet prix orienté à la baisse », souligne l'auteur de l'étude, Annie Fenina (1).
Plus surprenant : malgré des hauts et des bas, la structure des dépenses a finalement peu changé entre les deux termes de la période. La part des soins hospitaliers, publics et privés, est passée de 43,1 % en 1950 à 44,5 % en 2005. Celle des soins ambulatoires reste stable, un peu au-dessus de 27 %. En revanche, la part des médicaments a diminué de 25,1 % à 20,8 %, avec une étape intermédiaire à 17,5 % atteinte en 1983 et une tendance nettement ascendante depuis. En volume, la consommation de médicaments a néanmoins été multipliée par 100 en 55 ans !
Les sources de financement ont, elles, sensiblement évolué. La part de la sécurité sociale est passée de 50 % en 1950 à 77 % en 2005, avec une pointe intermédiaire à 80 % en 1980, après la quasi-généralisation de la couverture sociale. En sens inverse, la disparition de l'aide sociale a fait chuter la part assumée par l'Etat de 12 % à 1 %. Les mutuelles ont vu leur participation augmenter de 5,8 % à 7,3 % sur la période. Enfin, la part laissée aux ménages et aux assurances complémentaires a diminué de 31 % en 1950 à 15 % en 2005, avec un passage à 12 % en 1980. Autant de tendances que les projets gouvernementaux pourraient infléchir de nouveau.
(1) « Cinquante-cinq années de dépenses de santé. Une rétropolation de 1950 à 2005 » - Etudes et résultats n° 572 - DREES - Mai 2007 - Disp. sur