Le dispositif de l'aide médicale de l'Etat (AME) non seulement n'ouvre pas la porte à des abus, mais il est utile en termes de santé publique. L'association Aides se réjouit de cette conclusion du rapport des inspections générales des affaires sociales et des finances rendu public le 9 mai (voir ce numéro, page 17).
En juillet 2005, deux décrets avaient révisé les modalités d'accès à l'AME, en précisant la nature des ressources prises en compte pour déterminer le droit à l'ouverture de la prestation et en dressant la liste des justificatifs à fournir pour prouver son identité et sa présence ininterrompue de trois mois sur le territoire. Fustigeant « l'irresponsabilité sanitaire » consistant à restreindre l'accès à l'AME, Aides avait deux mois plus tard, avec le Groupe d'information et de soutien des immigrés, la Ligue des droits de l'Homme, Médecins du monde et le MRAP, dénoncé les décrets devant le Conseil d'Etat (1). « Ce recours n'avait pas abouti, faute d'éléments économiques probants », rappelle Aides, ajoutant que ces arguments « sont maintenant établis par le rapport IGAS-IGF ». En 2004, un rapport du directeur de la mission de coordination stratégique de la caisse nationale d'assurance maladie, resté confidentiel, avait déjà démonté les idées reçues sur le « tourisme médical » des bénéficiaires de l'AME.
Même si le rapport des inspections ne penche pas dans ce sens, Aides considère qu'« il n'y a donc plus aucune raison de refuser la fusion de l'aide médicale de l'Etat dans la couverture maladie universelle », comme les associations le réclament de longue date.