La loi sur la prévention de la délinquance - en particulier ses dispositions sur le partage de l'information - compromet gravement l'exercice du travail social, explique l'Association nationale des assistants de service social (ANAS) (1) aux deux candidats en lice pour le second tour de l'élection présidentielle, dans un courrier qu'elle leur a adressé dès le 23 avril.
Elle les interroge tous les deux sur leurs intentions pour « assurer le respect de leur vie privée aux personnes aidées par les travailleurs sociaux ainsi que le respect de l'obligation de secret professionnel des assistants de service social et de l'ensemble des travailleurs sociaux qui y sont soumis ». En la matière, « proposez-vous d'abroger ou d'amender cette loi dès votre arrivée au pouvoir ? », écrit-elle à Ségolène Royal. A Nicolas Sarkozy, elle demande s'il accepterait de « réellement mettre en chantier un texte de loi tendant à l'élaboration de nouvelles dispositions respectueuses des personnes, de leur intimité ».
Des informations remontées du terrain, argumente l'ANAS auprès de l'ancien ministre de l'Intérieur, montrent que « certains maires, s'appuyant sur l'article 8 de la loi du 5 mars, demandent des informations sur des familles alors qu'il n'y a ni aggravation, ni nécessité d'interventions multiples ».
(1) ANAS : 15, rue de Bruxelles - 75009 Paris - Tél. 01 45 26 33 79.