Mandaté par le fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie, l'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) rend compte, dans une récente étude (1), de l'évolution du prix et du contenu des contrats souscrits par les bénéficiaires de l'aide à l'acquisition d'une couverture complémentaire santé. Pour mémoire, cette aide est réservée aux personnes dont les revenus vont jusqu'à 20 % au-dessus du plafond en vigueur pour la couverture maladie universelle complémentaire (2).
Selon l'institut, « malgré une montée en charge régulière, le dispositif ne concernait un an après qu'un peu plus de 200 000 personnes. Résultat bien en deçà des deux millions de personnes visées par la mesure et annoncés par le gouvernement lors de sa mise en oeuvre » le 1er janvier 2005. L'une des explications avancées par l'IRDES : le niveau « relativement élevé » du reste à charge sur le prix des contrats au regard des revenus des ménages éligibles. En effet, le montant de la participation financière des ménages souscripteurs, après le bénéfice de l'aide, s'élève à « près de 60 % du prix du contrat, c'est-à-dire 389 € en moyenne par an, représentant environ 4,5 % de leur revenu annuel », précise l'étude. Un reste à charge qui demeure plus important que celui supporté en moyenne par les autres assurés et ce, « malgré un choix de contrats moins chers et proposant en conséquence des niveaux de remboursements moyens, voire faibles pour les soins mal remboursés, comme l'optique et le dentaire », souligne-t-elle.
La plupart des demandeurs sont en majorité des personnes de 50 ans et plus : 24 % ont entre 50 et 59 ans, 35 % sont âgés de 60 ans et plus, les jeunes de moins de 30 ans étant les moins représentés (10 %). Il apparaît que le prix moyen du contrat augmente de façon régulière avec l'âge de l'assuré, passant de 288 € chez les 16-24 ans à 667 € pour les 60 ans et plus. Le reste à charge moyen sur le prix du contrat est ainsi compris entre 212 € pour les premiers et 420 € pour les seconds. « Cette évolution non linéaire de l'effet de la déduction traduit les effets de seuil induits par les trois tranches d'âges définies par le dispositif », constate l'organisme. Cause d'un décollage « tout de même assez lent », finit-il par conclure.
(1) Institut de recherche et de documentation en économie de la santé - Bulletin d'information en économie de la santé n° 121 - Avril 2007 - Disponible sur