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Le taux de chômage serait redescendu à 8,4 % fin février, un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis 24 ans

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Fin février, la France comptait 2 066 100 demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1 (1), soit 19 900 de moins qu'un mois auparavant (- 1 % en un mois, - 10,6 % en un an), selon les dernières statistiques de la DARES (ministère de l'Emploi) (2).

Le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) (3) s'établissait lui, selon la même source, à 8,4 % (- 0,1 point en un mois, - 1,1 point en un an). Soit « le taux le plus faible enregistré depuis juin 1983 », souligne le ministère dans un communiqué. Un chiffre à prendre toutefois avec la plus grande prudence. Car, d'une part, « du fait du report à l'automne 2007 du calage annuel sur les résultats de l'«enquête Emploi», la série mensuelle de chômage BIT publiée par l'INSEE reste provisoire », rappelle la DARES elle-même (4). D'autre part, le taux de chômage de février en France est d'ores et déjà contesté par Eurostat, l'office statistique des communautés européennes, qui l'évalue à 8,8 %, soit 0,4 point de plus que le taux officiel communiqué par le ministère... Eurostat a par ailleurs révisé à la hausse le taux pour janvier, qu'il estime dorénavant à 8,9 % au lieu de 8,4 % lors de sa précédente évaluation. Quant au taux de chômage moyen sur l'ensemble de l'année 2006 en France, l'office statistique européen l'a également relevé, le portant à 9,4 % au lieu de 9 % selon l'estimation précédente (5), a indiqué Amelia Torres, la porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia. Un faisceau de révisions qui n'a pas manqué d'aviver la polémique sur la fiabilité des chiffres du chômage, qui n'ont jamais été autant contestés qu'actuellement, notamment par le collectif « Autres chiffres du chômage » (voir ce numéro, page 42).

En attendant, à la fin février et selon les estimations du ministère, le taux de chômage s'établissait à 21,4 % pour les jeunes de moins de 25 ans présents sur le marché du travail, à 7,6 % pour les actifs de 25 à 49 ans et à 5,7 % pour ceux de 50 ans ou plus. Le nombre de jeunes demandeurs d'emploi (moins de 25 ans) a baissé (- 0,5 % en un mois, - 10,4 % en un an), tout comme celui des chômeurs de 50 ans ou plus (- 1,4 % en un mois, - 9,6 % en un an). Même constat pour les demandeurs d'emploi de longue durée, c'est-à-dire inscrits à l'ANPE depuis un an au moins : - 3,1 % en un mois et surtout - 16,9 % en un an.

D'autre part, les entrées à l'ANPE entre décembre 2006 et février 2007 ont progressé de 2,4 % par rapport aux trois mois précédents. Dans le détail, les entrées consécutives à un licenciement économique ont reculé (- 5,5 %), tandis que celles faisant suite à un licenciement pour un autre motif et celles concluant une fin de contrat à durée déterminée ont augmenté, respectivement de 0,9 % et de 0,7 % Quant aux premières entrées, elles ont diminué de 1,8 %. Sur la même période, les sorties de l'agence ont également augmenté (+ 1,8 % par rapport aux trois mois précédents). Les reprises d'emploi déclarées ont légèrement diminué (- 0,5 %), tout comme les entrées en stage (- 0,1 %).

Autres statistiques, émanant, elles, de l'Unedic (6) : fin février, 2 266 700 demandeurs d'emplois étaient indemnisés (- 0,1 % en un mois, - 8,8 % en un an), dont 1 816 300 au titre de l'assurance chômage (- 0,2 % en un mois, - 10,3 % en un an) et 450 400 au titre de la « solidarité-Etat » (+ 0,3 % en un mois, - 2,6 % en un an).

Notes

(1) Personnes inscrites à l'ANPE déclarant être à la recherche d'un emploi à temps plein et à durée indéterminée, ayant éventuellement exercé une activité occasionnelle ou réduite d'au plus 78 heures dans le mois.

(2) DARES - Premières informations n° 14.1 - Avril 2007 - Disp. sur www.travail.gouv.fr.

(3) Pour le BIT, sont considérées comme chômeurs les personnes sans travail, à la recherche effective d'un emploi et immédiatement disponibles.

(4) Sur les explications de ce report, voir ASH n° 2498 du 16-03-07, p. 13.

(5) Eurostat, pour réviser à la hausse de 0,4 point les chiffres du chômage, a utilisé les enquêtes sur l'emploi de l'INSEE pour les troisième et quatrième trimestres 2006. Données que l'institut statistique français, en vertu d'un règlement européen de 1998, a l'obligation de lui envoyer, et qu'Eurostat a donc décidé d'utiliser, malgré les réserves apportées par l'INSEE.

(6) Disponible sur www.assedic.fr.

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