Lors d'un sondage effectué auprès de nos adhérents durant l'été 2005, nous avons constaté qu'ils souhaitaient avoir une vision plus claire du projet de notre fédération à moyen terme. La réflexion a été lancée en janvier 2006 et débouche aujourd'hui sur un projet décliné en dix mesures, détaillées en objectifs concrets assortis de nombreux indicateurs de résultats. Un comité de suivi va se mettre en place et, dans les deux mois, notre conseil d'administration va définir des priorités d'action.
Notre environnement est de plus en plus concurrentiel. Les fonds de pension sont actifs, des groupes se créent, le secteur privé lucratif connaît un développement offensif, en particulier dans le domaine sanitaire et dans celui des maisons de retraite, et maintenant dans l'aide à domicile. Mais le privé non lucratif a aussi de l'avenir. Sans avoir à sacrifier au profit, il peut avoir la souplesse et la réactivité du secteur privé tout en remplissant des missions de service public et en innovant pour répondre aux évolutions des besoins des usagers. Ce modèle soutient avantageusement la comparaison avec le secteur public et avec le secteur commercial. Nous y croyons, même s'il est moins valorisé chez nous que dans de nombreux autres pays développés. Ce qui nous manque surtout, c'est la notoriété, la reconnaissance, y compris de la part des pouvoirs publics. Nous nous sommes sans doute situés trop uniquement dans le « faire », en négligeant la communication.
Cela est apparu au cours des débats : certaines de nos associations cherchent un deuxième souffle. Elles ont de plus en plus de mal à trouver des adhérents en nombre et des bénévoles qui prennent des responsabilités, à conserver l'esprit militant, à faire vivre des structures où le conseil d'administration décide et où les gestionnaires mettent en oeuvre. Le problème ne nous est pas propre, semble-t-il, mais nous voulons redynamiser la vie associative qui constitue le fondement de notre existence. Nous allons mieux accompagner les responsables bénévoles et leur donner plus de place dans notre conseil d'administration national, à égalité avec les directeurs. Nous souhaitons aussi impliquer plus de « notables » - au bon sens du terme, c'est-à-dire des acteurs importants de la société civile - dans toutes nos instances, et capitaliser sur leur notoriété et leur action auprès des pouvoirs publics locaux, régionaux, nationaux. Nous continuons enfin de renforcer progressivement notre échelon régional pour nous mettre en phase avec l'évolution des pouvoirs publics.
Nous nous interrogeons sur l'évolution des conventions collectives - la nôtre en particulier - et sur la façon dont nous pouvons améliorer notre fonction de syndicat d'employeurs en matière de gestion prévisionnelle de l'emploi. Nous allons aussi renforcer nos groupes de travail thématiques et créer une cellule de veille stratégique pour analyser les évolutions, internes et externes, et les anticiper. Nous pouvons mieux partager les innovations, les compétences et les expertises. La FEHAP a beaucoup d'atouts, en particulier du fait qu'avec ses 3 050 adhérents, elle couvre les champs du sanitaire, du médico-social et du social. A l'époque où l'on parle de transversalité, de complémentarité, de filières, de réseaux..., c'est une force dont il faut tirer parti.
Plusieurs acteurs partagent nos valeurs : vie associative, gestion privée au service de l'intérêt général, accessibilité à tous les usagers, lutte contre les inégalités. Nous sommes parfois complémentaires, parfois concurrents et cela nuit à notre capacité d'affirmation collective. Il faut discuter de nos objectifs communs et développer des synergies. Nous proposons donc de passer une alliance stratégique qui pourrait se traduire à terme par l'émergence d'une « confédération » dans le champ de la protection sociale. Une organisation souple qui respecterait les identités mais permettrait de peser davantage. Disant cela, nous n'inventons pas la poudre, de tels rapprochements sont déjà en oeuvre dans certaines régions.
(1) FEHAP : 179, rue de Lourmel - 75015 Paris - Tél. 01 53 98 95 00.